Appelés communément « cochons d’enfer », ils constituent une famille de mammifères éteints. Pourtant, ces porcs parcouraient notre planète il y a environ 37 à 16 millions d’années, de la fin de l’Éocène au Miocène (la quatrième époque géologique du Cénozoïque).
Ils sont officiellement des entélodontidés (Entelodontidae) ou entelodontidés. C’est-à-dire qu’ils sont du même ordre que nos porcs et sangliers actuels, ainsi que les hippopotames, les chameaux ou les cerfs. Curieusement, malgré leur ressemblance avec les porcs, ils sont plus proches des baleines et des hippopotames.
Bien qu’ils n’aient plus foulé le sol de la planète, les fossiles nous fournissent des informations très intéressantes sur ces mammifères exterminateurs qui comptaient parmi les plus grands prédateurs de leur époque.
Ces créatures n’étaient ni de véritables cochons, ni des habitants exclusifs de paysages infernaux. Mais leur surnom concernant les porcs capture l’essence de leur présence intimidante dans les écosystèmes du passé.
De grandes bêtes
Les cochons de l’enfer se caractérisaient par leur taille énorme et leur structure squelettique particulière. D’un point de vue morphologique, ils présentaient certaines similitudes avec les porcs modernes. Et ce, même s’ils n’étaient pas les ancêtres directs.
Le plus grand entélodontide connu est le Daeodon shoshonensis, qui pouvait mesurer jusqu’à 1,8 mètre de haut et peser environ 500 kilogrammes.
Imaginez donc une bête aussi grande qu’un homme, avec un crâne pouvant atteindre 30 centimètres. Sa mâchoire est capable de broyer même les os, formée par une rangée de dents de forme triangulaire.
Sa silhouette devait être très intimidante
Outre ces caractéristiques, les entélodontides possédaient de longues pattes musclées terminées par des sabots. Ce qui suggère qu’ils étaient puissants et avec une construction très robuste. Mais les porcs de l’enfer étaient aussi rapides, ce qui les aurait aidés à dominer les écosystèmes de l’ancienne Terre.
Les fossiles d’entélodontes découverts dans différentes régions et périodes indiquent un large éventail d’espèces et de genres. Parmi ces porcs se trouvait Archaeotherium qui habitait l’Amérique du Nord et vivait de l’Éocène à l’Oligocène. Il y a aussi le Brachyhyops, qui vivait en Amérique du Nord et en Asie du Sud-Est à l’Éocène. Le Daeodon, quant à lui, vivait en Amérique du Nord à l’Oligocène supérieur et au Miocène inférieur. Enfin, on a l’Entelodon qui vivait en Eurasie à l’Oligocène inférieur.
Régime alimentaire du porc de l’enfer
Leur rôle de prédateur les aurait placés au sommet de la chaîne alimentaire. Et ces porcs auraient pu être en concurrence directe avec d’autres grands prédateurs de leur époque. Cela concerne notamment les chiens-ours et les premiers grands félins.
C’est ce que nous avons d’abord pensé ! Mais des recherches plus récentes suggèrent qu’ils n’étaient pas vraiment des tueurs redoutables et assoiffés de sang, mais plutôt des amateurs de charognes. Ce qui ne veut pas dire qu’ils n’auraient pas été très agressifs et territoriaux. D’ailleurs, ils se seraient battus à la fois pour l’accès à la nourriture et pour l’accouplement.
En effet, les études les plus récentes suggèrent qu’ils auraient mangé un peu de tout. Des plantes et des racines aux charognes et aux os.
Leur présence sur la planète a coïncidé avec une période de disparition considérable de la faune et de la flore à la suite de l’impact de l’astéroïde de Chicxulub qui a mis fin à l’ère des dinosaures. De sorte que la viande aurait été loin d’être leur principal aliment. Et ce, bien qu’il ne soit pas exclu qu’ils aient également eu recours à la viande.
Au fur et à mesure de leur évolution
Leur taille a augmenté et l’évolution a permis le développement de caractéristiques uniques, telles que des défenses longues et incurvées, une mâchoire puissante et des joues osseuses, qui leur ont permis de devenir des omnivores efficaces, se nourrissant de plantes, d’invertébrés et de vertébrés, y compris de charognes.
Il est probable que leurs défenses aient été utilisées à diverses fins, notamment pour se battre, creuser pour trouver de la nourriture ou s’accoupler.
L’extinction du porc de l’enfer
Le règne des entélodontes, ou « porcs de l’enfer », s’est achevé à la fin de l’Oligocène, il y a environ 16 millions d’années, mais la cause exacte de leur extinction n’est pas encore claire. Elle est généralement attribuée à une combinaison de changements climatiques et de concurrence avec des prédateurs plus évolués.
Lorsque la planète s’est refroidie et que les forêts ont cédé la place à des prairies ouvertes, leurs habitats ont décliné en raison de changements climatiques importants qui ont réduit les forêts et les prédateurs de l’époque les auraient également surpassés dans la chasse et la collecte de viande pourrie, ce qui aurait rendu leur survie plus difficile.
