Comment l’impact des températures extrêmes affecte la répartition des espèces dans le monde

Des chercheurs du monde entier ont examiné l'importance des variations climatiques dans la détermination des habitats des espèces animales.

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L’étude, publiée dans Nature Ecology & Evolution, a révélé que, contrairement aux espèces vivant dans les océans, les animaux terrestres tels que les reptiles, les amphibiens et les insectes ont des habitats moins directement affectés par la température.

Le réchauffement climatique modifie déjà la répartition de la faune et de la flore dans le monde entier. Toutefois, la sensibilité des répartitions biogéographiques au changement climatique varie d’une espèce à l’autre. Ce qui remet en question la cohérence avec laquelle la température limite les aires de répartition.

Dans certains cas, une espèce occupe tous les habitats accessibles où les températures correspondent à ses tolérances. Ainsi, elle remplit sa niche thermique potentielle. Dans cette situation, les limites de sa distribution devraient être sensibles au changement de température.

Toutefois, les espèces ne peuvent pas souvent remplir leur niche thermique potentielle. Et ce, surtout lorsque leur aire de répartition est limitée par d’autres facteurs. Parmi ces derniers, on recense la dispersion entre espèces. La disponibilité des ressources et des facteurs abiotiques non thermiques tels que l’humidité ou l’oxygène figurent aussi dans la liste.

Comprendre où et quand la température limite l’aire de répartition des espèces

Cela peut aider à clarifier les mécanismes responsables des déplacements historiques des aires de répartition. Cela sert aussi à améliorer les projections de la sensibilité des espèces au réchauffement climatique contemporain. Dans ce scénario, les experts veulent comprendre pourquoi un climat plus chaud pourrait influencer la distribution future de ces espèces. En effet, elles font face à des conditions de vie nouvelles et peut-être imprévisibles en raison de la hausse des températures mondiales.

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Ces résultats offrent des informations précieuses sur la manière dont les espèces animales peuvent réagir au changement climatique. Par ailleurs, la phase suivante consiste à valider ces prédictions par des observations réelles (iStock).

Pour ce faire, une équipe a effectué des tests à différents niveaux. Cela, pour évaluer le rôle de la température en tant que facteur limitant l’aire de répartition d’une espèce. Cette équipe se compose de scientifiques espagnols, mexicains, portugais, danois, australiens, sud-africains et de plusieurs universités canadiennes.

Ils ont comparé les habitats actuels de 460 types d’animaux à sang froid

Avec les zones et les températures où ils pourraient résider en fonction de leur tolérance à la température. L’étude, publiée dans Nature Ecology & Evolution, a révélé que, contrairement aux espèces vivant dans les océans, les animaux terrestres tels que les reptiles, les amphibiens et les insectes ont des habitats moins directement affectés par la température.

Les experts ont observé que les espèces vivant à des latitudes élevées ne vont pas habiter des zones proches de l’équateur où les températures se situent dans leur plage de tolérance.

Plutôt que la tolérance à la température, l’étude suggère que les interactions négatives avec d’autres espèces. On recense notamment la compétition ou le parasitisme. Ils peuvent être cruciaux pour empêcher ces animaux d’occuper certains habitats potentiels.

La température ne limite pas toujours l’aire de répartition des espèces

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« Mais ce qui est frappant, c’est que, malgré la complexité, nous avons trouvé des modèles généraux dans le rôle que joue la température parmi les espèces », a déclaré l’auteur principal de l’étude, Nikki A. Moore, étudiante en doctorat au département de biologie.

Cette recherche nous aide à comprendre les tendances générales de la sensibilité de la répartition des différentes espèces animales à sang froid aux changements de température. Ce qui nous aidera à prédire comment la répartition mondiale des espèces évoluera sous l’effet du changement climatique.

Le modèle observé par Moore et ses collègues permet de concilier deux hypothèses sur la répartition de la vie sur Terre

Ces résultats relatent la manière dont les animaux de divers écosystèmes peuvent réagir au changement climatique. La prochaine phase de cette recherche consiste à valider ces prédictions. Cela, à l’aide d’observations réelles des déplacements de l’aire de répartition des espèces, ont prédit les chercheurs dans l’article.

Selon eux, pour prédire et tester avec précision la façon dont les distributions des espèces réagissent aux changements de température, il faut donc disposer d’observations solides de leurs habitats actuels.

Selon les experts, le public doit améliorer sa compréhension de la répartition des espèces. Cela, notamment par le biais d’initiatives de science citoyenne, telles que l’application iNaturalist.