Les vaches et les poulets menacés par le changement climatique, un impact dévastateur selon les scientifiques

Les scientifiques prévoient des conséquences "absolument dévastatrices" pour les pays pauvres. Les vaches et les poulets sont menacées

© Les vaches et les poulets menacés par le changement climatique, un impact dévastateur selon les scientifiques

Le changement climatique a un impact significatif sur les animaux du monde entier, qu’ils soient domestiques ou sauvages. Une nouvelle étude scientifique met en garde contre les « conséquences catastrophiques » sur les animaux de la planète. Et ce seulement avec une augmentation de 2 °C de la température atmosphérique par rapport aux niveaux préindustriels. Et les vaches laitières et les poulets sont les animaux domestiques les plus menacés par les effets du changement climatique

Mais les éléphants d’Afrique, les chauves-souris, les poissons,, les grenouilles de Stony Creek et les koalas sont les animaux sauvages les plus menacés.

L’étude, publiée dans « CABI Reviews », aboutit à trois conclusions principales. Premièrement, le réchauffement de la planète aura des effets dévastateurs sur les pays pauvres qui dépendent d’eux pour leur alimentation. En effet, ils seront les plus durement touchés par le changement climatique.

Deuxièmement, le stress thermique chez les vaches laitières réduit la production de lait de 35 %. Troisièmement, les poulets seront gravement menacés si la planète continue à se réchauffer. Ils ne peuvent effectivement pas transpirer pour réguler leur température corporelle.

Les vaches et les poulets menacés : un impact également grave pour les humains.

Une grande partie de la population mondiale dépend de la viande des poulets et du lait de vache pour se nourrir.

Les vaches et les poulets menacés par le changement climatique, un impact dévastateur selon les scientifiques
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« Le bien-être animal fait partie intégrante de l’interaction entre l’homme et l’animal. Il revêt donc une importance capitale pour la réhabilitation des animaux sauvages et domestiques.

Le bien-être animal peut être évalué à l’aide du modèle à cinq domaines. Il comprend la nutrition, l’environnement, la santé physique, le comportement et les attributs mentaux de la réponse d’un animal aux changements environnementaux.

L’insécurité alimentaire

Les chercheurs ont utilisé certains de ces domaines dans l’étude pour évaluer les effets du stress sur les vaches et les poulets. Et ce, pour améliorer leur gestion et leur bien-être.

Aussi, il existe des variations dans la manière dont les animaux réagissent biologiquement au stress. Cependant, le modèle à cinq domaines constitue en général un outil solide pour la recherche et l’évaluation des effets immédiats de la variabilité climatique sur les animaux.

« Nous fournissons des exemples d’animaux provenant de plusieurs pays, dans des systèmes aquatiques et terrestres, ainsi qu’un aperçu des impacts du changement climatique sur chacun des cinq domaines du bien-être animal », expliquent les auteurs à SciDev.Net.

« Nous espérons que les futurs chercheurs appliqueront les domaines du bien-être animal pour évaluer l’impact du changement climatique sur les vaches et les poulets. Et que les recherches futures ouvriront la voie à la protection des animaux contre les effets catastrophiques du changement climatique », ajoutent-ils.

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Régions à faibles ressources

« Plusieurs régions pourraient ne pas disposer de mécanismes de soutien adéquats pour atténuer les effets de facteurs. Tels que le stress thermique et les sécheresses massives », prévient Edward Narayan.

Il est également possible que les animaux ne reçoivent pas la nourriture, l’eau et les ressources nécessaires en raison du réchauffement climatique. Ce qui aurait des effets en cascade sur la disponibilité, la pénurie et l’insécurité alimentaires.

Après avoir passé en revue les recherches disponibles, les scientifiques ont conclu que le stress thermique chez les vaches laitières entraînait une réduction de 35 % de la production de lait. Ce qui affecte donc de manière significative « la lactation, la fonctionnalité immunitaire et la santé des veaux ».

Plus la chaleur est forte, plus le lait des vaches et la viande des poulets sont mauvais

Selon l’étude, cela touche également les poulets. En effet,: leur qualité de vie et la qualité de leur viande sont moindres.

Le bien-être des oiseaux, en particulier des poulets soumis à des températures élevées, est très préoccupant. En effet, ils n’ont pas la capacité de réguler la chaleur en raison de l’absence de glandes sudoripares.

« Des ressources doivent être investies dans les pays pauvres. Et ce, pour aider les petits exploitants agricoles vivant dans des villages reculés à assurer le bien-être de leurs animaux », explique M. Narayan à SciDev.Net.

« Les principaux problèmes seront la nutrition et l’accès à un espace environnemental adéquat et à l’enrichissement », ajoute-t-il. « Le bien-être des vaches et poulets est une question nouvelle pour de nombreux pays en développement ; l’éducation nécessitera des fonds.

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D’autres scientifiques qui n’ont pas participé à la recherche.

Ils ont corroboré les résultats. Philip Thornton, de l’école des géosciences de l’université d’Édimbourg (Royaume-Uni) et membre de l’Institut international de recherche sur l’élevage (ILRI) à Nairobi (Kenya), note : « Le stress thermique, causé par des combinaisons de température et d’humidité relative, peut avoir des effets considérables sur la productivité animale. Et ce, en réduisant la quantité de lait, de viande ou d’œufs produite. Ce qui a donc des répercussions sur les prix de ces produits pour les consommateurs. Mais aussi pour les petits producteurs et pour la sécurité alimentaire ».

« Les aliments d’origine animale sont vitaux pour les groupes vulnérables tels que les femmes enceintes et les enfants de moins de cinq ans. Ces effets devraient donc avoir des répercussions majeures sur la sécurité alimentaire », prévient M. Thornton.

Les experts appellent à des études plus spécifiques sur l’impact du changement climatique sur les animaux. En particulier en Afrique de l’Est et en Afrique australe. Les impacts de la sécheresse, de la croissance de la population humaine et du développement des infrastructures devraient également être analysés.