Les chevaux iakoutes évoluent rapidement, selon une étude

Tout savoir sur les chevaux iakoutes du Nord qui ont subi d'extraordinaires transformations biologiques pour survivre.

© Les chevaux sibériens évoluent rapidement, selon une étude

Les chevaux de la région de Yakut, dans le nord de la Sibérie, ont adopté une caractéristique qui rappelle… écureuils. Une étude montre que les chevaux ont acquis la capacité de ralentir leur métabolisme et de réduire leur chaleur corporelle. Ils entrent ainsi dans un état proche de l' »hibernation debout », en un temps apparemment record.

Dans le climat arctique du nord de la Sibérie.

Les températures peuvent descendre jusqu’à -67 degrés Celsius en hiver et atteindre une moyenne raisonnablement agréable de 21 degrés en été. Mais, sans surprise, ce sont ces hivers extrêmes qui fascinent les scientifiques de la race iakoute.

Le cheval iakoute est l’une des plus anciennes races locales. En effet, il est né dans l’extrême nord de la Yakoutie il y a plusieurs milliers d’années. De plus, il est traditionnellement utilisé pour la viande, la production de lait et l’équitation.

C’est « la race la plus résistante au froid » et elle s’est développée sous une « forte influence de la sélection naturelle ».

Et ce n’est pas une surprise. Une étude antérieure, publiée dans PNAS, a mis en évidence la façon dont ces chevaux se sont adaptés à l’environnement. Et ce, avec la taille de leur corps, des fourrures épaisses et des différences saisonnières marquées dans l’activité métabolique. Tout cela permet effectivement minimiser les pertes de chaleur.

Des animaux fascinants

Les chevaux sibériens évoluent rapidement, selon une étude
Capture instagram

« Ils représentent l’un des cas les plus rapides d’adaptation aux températures extrêmes de l’Arctique », écrivent les auteurs dans l’étude des PNAS.

L’une des principales caractéristiques de ces chevaux est leur capacité à réduire leur taux métabolique. Mais aussi leur rythme cardiaque et leur température corporelle dans des conditions de froid extrême. Comme le font d’ailleurs les écureuils et une douzaine d’autres animaux. Et ce, pour imiter des états d’hibernation pendant des heures chaque jour.

Comme les chevaux restent actifs pendant leurs longues périodes d’hibernation, les scientifiques ont baptisé cette situation « hibernation debout ». Seuls les chevaux iakoutes peuvent le faire.

L’étude des PNAS souligne que la population actuelle de chevaux iakoutes descend du bétail domestique.

Ils ont probablement été apportés par les premiers cavaliers qui se sont installés dans la région il y a quelques siècles. « Ainsi, les adaptations métaboliques, anatomiques et physiologiques de ces chevaux sont apparues sur des échelles de temps évolutives très courtes ».

L’équipe conclut donc que les chevaux iakoutes actuels ne descendent pas des chevaux indigènes qui ont peuplé la région jusqu’au milieu de l’Holocène. En effet, il est plutôt probable qu’ils aient été introduits après la migration du peuple iakoute, il y a quelques siècles.

Enfin, les chercheurs ajoutent que la capacité des chevaux iakoutes à s’adapter à des environnements extrêmes n’est pas très différente de celle des populations humaines indigènes et des mammouths laineux. « Ce qui suggère que seuls quelques spécimens sont compatibles avec la survie dans des environnements extrêmement froids ».