Ces animaux changent de pelage en hiver pour se camoufler ou se protéger du froid

Certaines espèces animales changent de fourrure ou de plumage en hiver. Ainsi, ils peuvent se camoufler dans la neige et se protéger du froid.

© Ces animaux changent de pelage en hiver pour se camoufler ou se protéger du froid

Avec l’arrivée de l’hiver, la nature se transforme profondément. Les températures chutent et, dans de nombreuses régions, le paysage se couvre de neige. Dans cet environnement changeant, un certain nombre d’animaux font preuve d’une étonnante capacité d’adaptation. Cela, en modifiant leur fourrure ou leur plumage.

Cette adaptation n’est pas seulement une réponse au froid, mais aussi une stratégie pour assurer leur survie. Ainsi, ces animaux peuvent réussir à chasser ou à échapper aux prédateurs. Ce phénomène, présent chez diverses espèces, reflète l’interaction dynamique entre les êtres vivants et leur environnement. Cela témoigne aussi de la façon dont l’évolution façonne des réponses sophistiquées à des défis environnementaux spécifiques.

Porter du blanc : une stratégie de survie pour certains animaux

Le changement saisonnier de la couleur du pelage et du plumage vers le blanc des animaux a une fonction évidente. En effet, il s’agit d’une stratégie de camouflage cruciale dans les environnements hivernaux. Et ce, qu’il s’agisse de prédateurs ou de proies.

Le passage des tons ocre ou brunâtres de l’été à un pelage hivernal clair ou blanc permet aux proies de se camoufler avec succès dans la neige. Ce phénomène augmente de plus de 60 % le temps nécessaire aux prédateurs pour localiser leurs proies. Cela inclut aussi une diminution de plus de 27 % du taux d’attaque sur les proies de ces animaux. Ces données obtenues viennent d’une méta-analyse du chercheur João Vitor de Alcantara Vian et de ses collaborateurs de l’université de São Paulo, au Brésil.

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Ainsi, le changement saisonnier de couleur vers le blanc offre un plus grand avantage aux espèces prédatrices et proies. De plus, cela facilite leur dissimulation et améliore leur survie dans les deux cas. Ce qui génère un effet « Reine rouge » pour ces animaux.

L’effet Reine rouge

C’est un concept dérivé de la théorie de l’évolution. Il décrit une situation dans laquelle les espèces doivent continuellement s’adapter et évoluer pour maintenir le statu quo. Par exemple, dans un paysage hivernal, les proies développent des manteaux blancs pour se camoufler dans la neige. Ces animaux évitent ainsi les prédateurs. En réponse, les prédateurs peuvent également développer des manteaux blancs pour chasser avec plus de succès.

Aucune des deux espèces ne bénéficie d’un avantage définitif sur l’autre, mais toutes deux doivent continuer à s’adapter pour survivre.

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S’adapter au froid : plus qu’un simple changement de couleur pour les animaux

Le changement saisonnier de pelage et de plumage va au-delà d’une simple transition de couleur. Cette adaptation implique des changements physiologiques et structurels complexes. L’objectif est de maximiser la survie de ces animaux dans les conditions hivernales difficiles.

Ainsi, le processus de mue saisonnière s’accompagne souvent d’une modification de la densité et de la nature des fibres capillaires ou des plumes. Ce qui permet alors d’améliorer la protection thermique.

Chez les mammifères, le changement de pelage est étroitement lié à la photopériode. C’est-à-dire à la durée du jour, qui agit comme un signal de déclenchement de la mue. Les variations de la durée du jour déclenchent des réponses hormonales qui influencent à leur tour la croissance du pelage. Ces réponses impliquent la glande thyroïde et d’autres hormones qui régulent le métabolisme et l’activité des follicules pileux.

Le pelage d’hiver de ces animaux est plus dense, plus fin et comporte souvent plusieurs couches. Certaines plus courtes et plus épaisses, couvrant la peau, et d’autres plus longues et plus rases.

Le pelage forme ainsi des chambres d’air qui constituent un excellent isolant thermique. Cette adaptation est cruciale pour les espèces vivant dans des climats froids. Là, l’efficacité de la conservation de la chaleur peut faire la différence entre la survie et la mort.

Les oiseaux produisent également un plumage très isolant en augmentant la densité et la structure de leurs plumes. Certaines espèces adoptent des comportements spécifiques pour conserver la chaleur. En effet, elles cachent leur bec entre les plumes pour minimiser la perte de chaleur. Ces animaux creusent aussi les plumes pour créer des chambres d’air isolantes ou réduisent le flux sanguin dans les membres.

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Quelques animaux qui portent du blanc en hiver

Plusieurs espèces d’oiseaux et de mammifères s’adaptent aux changements saisonniers. Et ce, notamment par la transition de leur fourrure ou de leur plumage vers des tons plus clairs, voire vers le blanc, pendant l’hiver.

Lagopède (Lagopus muta) : On le trouve surtout dans le nord de la Russie, le massif scandinave, l’Écosse, l’Islande, le Groenland, le Canada et l’Alaska. Toutefois, il a quelques populations dans les Alpes et les Pyrénées.

En Espagne, la sous-espèce Lagopus muta pyrenaica est présente de Gérone à la Navarre. Cet oiseau, adapté à la vie en montagne, présente un changement spectaculaire de son plumage à l’arrivée de l’hiver. Pendant les mois les plus froids, son manteau devient complètement blanc, à l’exception de l’extrémité des ailes qui reste noire.

Ce changement permet un camouflage exceptionnel dans la neige pour éviter les prédateurs. Le lagopède s’adapte à son environnement quand il change de couleur. Par ailleurs, il modifie aussi son comportement, devenant plus discret et difficile à détecter que d’autres animaux.

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Hermine (Mustela erminea) : s’il est un animal emblématique de la péninsule ibérique qui adapte sa fourrure à l’hiver, c’est bien l’hermine. C’est un prédateur petit mais redoutable, qui subit l’un des changements les plus remarquables. Son pelage, normalement brun avec le dessous blanc en été, devient blanc pur en hiver, à l’exception de l’extrémité noire distinctive de sa queue.

Cette transformation lui permet de traquer ses proies – rongeurs et petits oiseaux – dans le paysage hivernal. Sa capacité à se fondre dans l’environnement enneigé est un facteur clé de son succès en tant que chasseur pendant les rudes mois d’hiver.