Justine, ancienne compagne de Cédric Jubillar, a livré de nouveaux éléments le mercredi 23 juillet. Les gendarmes de la section de recherches de Toulouse l’ont entendue dans le cadre du supplément d’information lancé deux jours plus tôt.
L’audition a commencé à 10h dans les locaux de la gendarmerie d’Auch, dans le Gers. Elle s’est achevée avant 14h. Durant ces quatre heures, la jeune femme de 31 ans a repris en détail les confidences que lui aurait faites Cédric Jubillar entre février et mai. Ces aveux, qu’elle avait déjà évoqués dans la presse, apportent une nouvelle précision glaçante.
Une housse de couette au cœur des soupçons
Selon Justine, Cédric aurait lavé une housse de couette peu après la disparition de Delphine. La police avait repéré cette housse humide sur un séchoir au domicile familial. Un détail qui, à l’époque, avait déjà intrigué les enquêteurs. Justine affirme maintenant que Cédric l’a lavée pour effacer les traces d’un drame. Il aurait évoqué des pertes urinaires liées à l’étranglement de son épouse.
Ce détail s’ajoute à une version déjà changeante de la part de l’accusé. Lors de l’instruction, Cédric avait d’abord parlé d’un accident lié à ses chiens. Il avait affirmé que l’un d’eux avait uriné sur la couette. Quelques semaines plus tard, il avait modifié sa déclaration.
Justine a également confirmé les propos de Cédric sur le sort réservé au corps. Il lui aurait confié l’avoir transporté, puis caché dans une exploitation agricole au sud de Cagnac-les-Mines. Il s’agirait d’un lieu situé à une quinzaine de kilomètres du domicile. Ce périmètre reste vague, ce qui empêche toute opération de recherche pour l’instant.
Vers une confrontation avec Cédric Jubillar ?
Les gendarmes voulaient également obtenir des précisions sur ce lieu supposé. Justine n’a pu apporter que les mêmes éléments déjà fournis. Malgré les limites de ses souvenirs, elle a collaboré sans détour pendant toute l’audition.
Depuis le 18 juin, Justine ne rend plus visite à son ex-compagnon à la maison d’arrêt de Seysses. Ce changement de comportement a renforcé la crédibilité de ses déclarations. Les enquêteurs considèrent son témoignage comme une pièce centrale du dossier, à deux mois du procès.
À lireAffaire Jubillar : l’ex-compagne livre des révélations troublantes aux enquêteursD’ici au 31 juillet, les gendarmes devront transmettre un rapport complet à la présidente de la Cour d’assises du Tarn. Si le magistrat ou les avocats le demandent, une confrontation pourrait avoir lieu entre Justine et Cédric Jubillar. Cette décision appartiendra au juge.
Cédric, plaquiste de 37 ans, reste incarcéré depuis juin 2021. Il nie toute implication dans la disparition de Delphine, survenue dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020. Depuis près de quatre ans, l’enquête se heurte à l’absence de corps, de scène de crime et d’aveux directs.
Le procès devrait débuter fin septembre. D’ici là, ce nouveau témoignage pourrait peser lourd dans la balance.