Affaire Jubillar : l’ex-compagne livre des révélations troublantes aux enquêteurs

L'ex-compagne de Cédric Jubillar brise le silence et apporte des éléments cruciaux dans l'enquête sur la disparition de l'infirmière.

Deux mois avant l’ouverture du procès de Cédric Jubillar, un nouveau rebondissement fait surface. La justice décide de relancer l’enquête. Le 21 juillet 2025, la présidente de la cour d’assises du Tarn ordonne un supplément d’information. En ligne de mire : l’ex-compagne du principal suspect, entendue le mercredi 23 juillet.

Son témoignage pourrait bousculer l’issue du procès, prévu pour fin septembre. Selon les éléments révélés, cette femme aurait reçu plusieurs aveux directs de la part de Cédric Jubillar lors de visites à la maison d’arrêt de Seysses.

Un témoignage lourd de sens

Au fil des parloirs, l’homme lui aurait décrit le déroulement du meurtre de son épouse Delphine. Elle affirme qu’il a avoué l’avoir étranglée sur leur canapé, sans que sa femme n’ait pu réagir. Selon elle, les mots de Cédric Jubillar restent gravés : « C’est comme ça que je l’ai étranglée ». Des confidences glaçantes accompagnées d’un avertissement clair : « Ne me trompe pas et tout se passera bien. »

Face à ces propos, la jeune femme aurait décidé de prendre ses distances dès le 18 juin dernier. Maître Joaquinito Maria Alogo De Obono, son avocat, confirme les faits. Il précise aussi qu’elle se sent menacée depuis ces révélations. Dans une vidéo publiée par France 3 Occitanie, elle témoigne anonymement, avec une voix tremblante et un visage flouté. Elle se dit marquée à vie par ces confessions inattendues.

Cédric Jubillar ne se serait pas arrêté là. Il aurait confié avoir déplacé le corps de Delphine, puis tenté de le faire disparaître en le brûlant. Selon lui, le lieu de dissimulation se trouverait à une quinzaine de kilomètres du domicile conjugal de Cagnac-les-Mines, dans une exploitation agricole abandonnée, repérée avant la disparition de Delphine.

Un procès sous tension et des zones d’ombre

Depuis le début de l’affaire, les enquêteurs peinent à réunir des preuves tangibles. Aucun corps, aucune scène de crime, aucun aveu officiel. Cédric Jubillar continue de nier toute implication. Il se présente comme un mari victime d’un engrenage judiciaire injuste.

L’absence de preuves matérielles complexifie la tâche du jury. Les seules certitudes reposent sur les contradictions dans les déclarations de l’accusé, les tensions au sein du couple, et désormais, ce témoignage crucial de son ex-compagne.

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La disparition de Delphine Jubillar remonte à la nuit du 15 au 16 décembre 2020. Infirmière et mère de deux enfants, elle laisse derrière elle une famille dévastée. Son cas a bouleversé le pays, ravivant le souvenir de l’affaire Jonathann Daval, survenue quelques années plus tôt. Deux drames conjugaux à la mécanique différente, mais à l’impact médiatique similaire.

Les prochains jours pourraient faire basculer le procès. Les juges analyseront la crédibilité du témoignage, sa cohérence avec les faits connus, et la véracité des aveux rapportés. Pendant ce temps, la défense continue de préparer ses arguments.

L’affaire Jubillar reste l’un des dossiers criminels les plus médiatisés de la décennie. Elle interroge, divise et passionne. À l’approche du procès, la tension monte d’un cran.