L’influence de l’homme sur la génétique des animaux domestiques a augmenté le risque de maladies congénitales, notamment la trisomie 21. Ces dernières se manifestent dès le développement du fœtus. En cause se trouvent des pratiques telles que la consanquinité.
Chez l’homme, l’une des pathologies les plus importantes est le syndrome de Down ou Trisomie 21. Cette condition se caractérise par les changements physiques et mentaux qu’elle engendre chez la personne qui en est atteinte. Cependant, en raison de la similitude de certaines affections félines avec ce syndrome, certaines personnes ont suggéré que les chats pouvaient également en être atteints.
Découvrez alors s’il est possible qu’il existe des chats atteints du syndrome de Down ou s’il s’agit d’un autre type de maladie. Ne manquez pas ces informations sur les félins !
Qu’est-ce que la trisomie 21 ?
En général, chaque être humain possède un total de 23 paires de chromosomes (46 chromosomes au total) dans son matériel génétique. Parmi ceux-ci, 22 sont des autosomes – numérotés en fonction de leur taille. Et une dernière paire définit le sexe : XX ou XY (mâle ou femelle, respectivement).
Au cours du processus de fécondation, la moitié est fournie par la mère et l’autre moitié par le père. Cependant, la trisomie 21 implique un chromosome supplémentaire dans la 21e paire. Des explications venant d’une publication dans la revue Nature.
Cette anomalie congénitale – mieux connue sous le nom de trisomie 21 – est considérée comme la principale anomalie génomique associée aux problèmes de déficience intellectuelle chez l’homme.
En Europe, on estime qu’elle touche 4,9 individus sur 10 000. Aux États-Unis, on estime qu’elle touche 6,7 personnes sur le même nombre.
Les chats peuvent-ils avoir la trisomie 21 ?
Certaines conditions peuvent suggérer qu’un félin est atteint de la trisomie 21. Mais la réalité est qu’en termes biologiques, c’est impossible. En effet, les chats trisomiques ne peuvent pas exister. D’ailleurs, cette espèce ne possède que 19 paires de chromosomes dans son matériel génétique.
En outre, selon un article publié dans la revue Molecular and Cellular Probes, les chats n’ont pas de site fragile sur le chromosome X pour qu’un retard mental se produise. Outre, il n’existe pas d’analogue du gène du syndrome de Down chez les félins. D’ailleurs, les gènes du chromosome 21 humain sont représentés sur le chromosome métacentrique C2, qui est différent.
Les conditions biologiques et génétiques ne sont donc pas réunies pour que l’anomalie se manifeste chez cette espèce animale. Néanmoins, les chats ne sont pas exempts d’anomalies chromosomiques.
C’est le cas par exemple des félins atteints du syndrome de Klinefelter, où les mâles ont un chromosome X supplémentaire. Par conséquent, ils ne sont pas XY mais XXY. Cette pathologie se caractérise par l’infertilité des mâles et l’apparition de trois couleurs dans leur robe. Un aspect exclusif aux femelles dans des conditions normales.
Pourquoi les chats ont-ils été considérés comme atteints du syndrome de Down ?
Cette croyance concernant la trisomie 21 s’est répandue en raison de l’apparition de certains félins atteints de maladies héréditaires ou ayant souffert de problèmes pendant la grossesse. Parmi les principaux signes qui ont conduit à envisager l’existence de chats trisomiques, on peut citer les suivants :
nanisme
Strabisme
Microphtalmie
Visage aplati
Faible tonus musculaire
Malformation de l’os nasal
Difficulté à coordonner les mouvements
Yeux très écartés et courbés vers le haut
Si certains de ces signes sont communs aux humains atteints de trisomie 21, chez les chats, ils sont la conséquence d’autres pathologies.
Quelles sont les conditions qui font qu’un chat semble atteint du syndrome ?
Selon une étude publiée dans la revue Molecular and Cellular Probes, on estime que les chats possèdent 35 gènes contenant plus de 50 mutations, liées à des problèmes de santé ou d’apparence.
À titre d’exemple, il existe des rapports sur les effets de l’élevage sélectif dans la race birmane. Les résultats sont révélateurs : environ 25 % des descendants naissent avec des malformations physiques. Outre la trisomie 21, on recense aussi l’absence de proéminence nasale.
Comme indiqué dans l’article « Malformations congénitales des chatons », certaines conditions peuvent survenir pendant la grossesse et entraîner des défauts physiques et cognitifs chez le félin à naître. Parmi celles-ci, les plus importantes sont les suivantes :
Infections intra-utérines : par exemple, les mères infectées par le virus de la panleucopénie féline pendant la grossesse donnent naissance à des chats atteints d’hypoplasie cérébrale. Cette affection se traduit par un manque de contrôle et de coordination des mouvements des nouveau-nés. En outre, ils présentent des tremblements et des oscillations lorsqu’ils marchent, ce qui peut être plus grave que la trisomie 21.
Médicaments : l’administration de médicaments – tels que la griséofulvine pendant la grossesse – provoque des fentes palatines et d’autres malformations chez les chats.
Produits chimiques et toxines environnementales : les pesticides, herbicides et autres agents chimiques ont des effets tératogènes. Ils peuvent donc provoquer des anomalies physiques et cognitives, notamment la trisomie 21.
Hyperthermie : l’augmentation de la température corporelle de la mère pendant la grossesse peut provoquer des malformations congénitales.
Facteurs nutritionnels : la carence en taurine est associée à des malformations musculo-squelettiques chez les chats.
Que faire si mon chat est différent des autres ?
Si votre animal présente l’une de ces malformations physiques ou cognitives, vous pouvez être sûr qu’il ne s’agit pas de la trisomie 21. Dans la plupart des cas, les malformations physiques n’interfèrent pas avec le développement normal de la vie d’un chat, qui peut donc effectuer les activités d’un félin en bonne santé.
Toutefois, si la malformation affecte la mobilité, des soins particuliers peuvent être nécessaires. Par exemple, il faut empêcher l’animal d’atteindre des surfaces élevées. Cette recommandation vise à réduire le risque de chute et de traumatisme qui pourrait compromettre son bien-être.
De même, les visites de contrôle chez le vétérinaire doivent être constantes, afin de s’assurer que son état ne compromet pas les organes vitaux. En tout état de cause, comme tous les animaux de compagnie, ils auront besoin de l’attention, des soins et de l’amour de leur gardien.
