L’humoriste Bun Hay Mean, connu sous le nom de « Chinois marrant », a été retrouvé mort après une chute d’un immeuble à Paris

Le comédien franco-vietnamien, Bun Hay Mean, alias « Chinois marrant » laisse derrière lui une carrière riche en rires et en émotions.

Le monde du stand-up perd une voix singulière. Bun Hay Mean, humoriste au verbe acéré et à l’énergie débordante, s’est éteint ce jeudi matin à Paris. Il avait 43 ans. Son corps a été retrouvé au pied d’un immeuble du XVIIe arrondissement, après une chute de huit étages.

Selon les premières informations, il aurait glissé en tentant de récupérer son téléphone tombé dans la gouttière de son balcon. Les pompiers et les forces de l’ordre se sont rapidement rendus sur place. Le parquet de Paris a ouvert une enquête. La thèse accidentelle reste aujourd’hui la plus probable.

Son producteur, Philippe Delmas, a exprimé sa douleur dans un communiqué. Il évoque une perte immense, celle d’un artiste brillant, mais surtout celle d’un ami proche. Ce décès tragique a bouleversé non seulement ses proches, mais aussi les fans, nombreux, qui suivaient son parcours depuis plus d’une décennie.

Un parcours atypique entre galère et succès

Né en Gironde, diplômé en informatique, Bun Hay Mean n’avait rien d’un humoriste formaté. Il a quitté sa région natale pour Paris, avec l’humour pour seule boussole. Les débuts furent rudes. Il a connu la rue, la précarité, même lorsqu’il se produisait déjà devant des salles pleines. Le contraste entre la scène et la solitude du quotidien l’avait marqué profondément.

Il s’était imposé grâce à un style unique, mélange d’humour noir, d’improvisation et de provocations assumées. Repéré par Alais Degois, premier metteur en scène de Jamel Debbouze, il avait intégré le Jamel Comedy Club en 2014. Là, son personnage de « Chinois marrant » a pris de l’ampleur. Il déconstruisait les clichés ethniques avec une énergie redoutable et un débit mitraillette qui ne laissait aucun répit.

Ses spectacles, joués dans de nombreuses salles à travers la France, n’épargnaient personne. Il bousculait les idées reçues, riait de tout, y compris de ses propres blessures. Ce ton, à la fois grinçant et sincère, lui avait permis de toucher un large public.

Le cinéma, la reconnaissance et un retour difficile

En 2023, le grand public l’a découvert dans « Astérix & Obélix : L’Empire du milieu ». Il y jouait un méchant face à Vincent Cassel et Manu Payet. Ce rôle lui avait offert une nouvelle visibilité. Il s’en étonnait lui-même : « Dans vingt ans, je passerai encore à la télé », confiait-il, mi-fier, mi-surpris.

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Malgré ce succès, les derniers mois ont été plus sombres. Le lancement de son troisième spectacle a connu plusieurs obstacles. Hospitalisé à La Réunion durant une tournée, il confiait traverser une période difficile. Mais il s’était relevé. Il avait baptisé son nouveau show « Kill Bun » et s’apprêtait à se produire à Montréal. Ce devait être ce vendredi.

Le destin en a décidé autrement. Le rideau est tombé. Le monde du spectacle pleure un artiste entier, imprévisible, libre. Un homme qui, malgré ses luttes intérieures, n’a jamais cessé de faire rire.