Le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, prend des mesures inédites pour assurer la continuité de son pouvoir. En pleine crise avec Israël et une situation politique tendue, il a sélectionné trois candidats à sa succession. Selon le New York Times, ces choix se font dans l’ombre, mais ils marquent une étape cruciale dans la gouvernance iranienne.
Face à la menace d’un conflit élargi, Khamenei a nommé ces dignitaires religieux comme possibles futurs guides. De plus, il a confié à l’Assemblée des experts, institution chargée de désigner le leader suprême, la responsabilité de choisir son remplaçant parmi ses trois favoris. Cette démarche inhabituelle témoigne de l’incertitude qui plane sur le futur de l’Iran. Par ailleurs, il a également désigné plusieurs remplaçants dans la hiérarchie militaire. En cas de perte de ses principaux lieutenants, ces remplaçants pourront assurer la continuité du commandement.
Khamenei désigne trois potentiels successeurs en cas d’assassinat
Les hauts responsables iraniens se préparent discrètement à toutes les éventualités. En particulier, la possibilité d’un engagement militaire direct des États-Unis inquiète beaucoup. Selon plusieurs sources diplomatiques, des négociations secrètes ont lieu. Ces discussions, menées par des diplomates européens et américains, évoquent également un scénario d’effondrement du régime islamique. La stabilité du pays pourrait alors basculer rapidement, ce qui oblige à des mesures d’urgence.
À lire L’Iran répond à l’offensive de Trump
Les enjeux nucléaires occupent également une place centrale dans ce contexte. Des discussions confidentielles portent sur la sécurisation des sites sensibles, comme Fordow, afin de prévenir toute attaque extérieure. En même temps, de plus en plus d’indicateurs suggèrent que Khamenei aurait des soucis de santé, notamment un cancer.
Les services de renseignement américains estiment qu’il n’a pas relancé le programme nucléaire militaire, interrompu en 2003, mais sa santé fragile alimente encore plus l’incertitude. La communication du régime est également affectée : les restrictions numériques et les coupures d’Internet compliquent la coordination.
Une zone d’ombre plane également sur sa position géographique.
Depuis une semaine, Khamenei se cache, évitant tout contact visible lors des échanges de missiles avec Israël. Le président américain Donald Trump a indiqué qu’il savait où il se trouvait, renforçant la tension. La crainte d’interceptions et d’espionnage conduit Khamenei à limiter ses communications, notamment avec ses proches comme le ministre des Affaires étrangères, Abbas Araghchi. Une récente rencontre à Genève, avec des responsables européens, a duré deux fois plus longtemps que prévu, révélant l’importance des enjeux.
Sur le plan international, des propositions américaines émergent pour désamorcer la crise. La possibilité d’un programme nucléaire civil, sans enrichissement d’uranium, est à l’étude. Certains acteurs envisagent même la création d’un consortium régional sous supervision de l’AIEA et des Etats-Unis. L’objectif consiste à permettre à l’Iran d’acheter du combustible nucléaire tout en respectant des normes strictes. Une telle solution pourrait calmer les tensions, mais la situation reste fragile.
La région entre dans une phase incertaine. Khamenei, malgré sa fragilité, tente de sécuriser sa succession et de préserver l’héritage de la République islamique. La diplomatie s’intensifie, tandis que les tensions militaires et nucléaires continuent de s’accumuler. L’avenir de l’Iran, et plus largement de toute la région, demeure suspendu à ces décisions cruciales.