Un séisme au Myanmar révèle un phénomène inédit grâce à une vidéo de surveillance

Un séisme au Myanmar dévoile un phénomène inédit : une vidéo de surveillance permet d'observer un phénomène sismique exceptionnel jusqu'ici inconnu.

Le 28 mars dernier, le Myanmar a vécu l’un des événements les plus violents de son histoire récente. Un séisme de magnitude 7,7 a secoué le pays, provoquant la mort de plus de 5 000 personnes et blessant plus de 11 400 autres. Ce tremblement de terre, le deuxième plus puissant depuis 1912, a laissé des traces indélébiles. Mais il a aussi permis une avancée scientifique majeure.

Au cœur de la ville de Sagaing, une caméra de surveillance a capté des images inattendues. Ces images ont ensuite attiré l’attention de deux chercheurs en géophysique, Jesse Kearse et Yoshihiro Kaneko. Travaillant au Japon, à l’université de Kyoto, ils ont immédiatement compris l’intérêt de cette vidéo.

Contrairement aux données classiques, cette séquence offrait un aperçu direct d’un mouvement sismique très spécifique. Et ce détail a suffi pour réveiller l’intérêt du monde scientifique.

Un glissement de faille courbe enfin confirmé

Habituellement, les sismologues analysent des marques visibles sur des roches après un séisme. Ces traces, appelées lignes de glissement, suivent souvent une forme droite. Mais sur cette vidéo, le mouvement prend une toute autre allure.

Les objets dans le champ de la caméra ne se déplacent pas en ligne droite. Ils suivent une trajectoire courbe, avec une convexité vers le bas. Pour les chercheurs, cette forme change tout. Jusqu’ici, ils ne disposaient que de modélisations ou d’indices géologiques. Grâce à cette séquence, ils ont enfin obtenu une preuve visuelle directe du phénomène.

Les deux scientifiques ont étudié la vidéo image par image. Ils ont mesuré la vitesse et la direction des secousses. Leurs calculs confirment que le glissement de faille n’était pas rectiligne. La faille s’est déplacée en suivant une courbe. Ces résultats figurent désormais dans la revue « The Seismic Record », publication reconnue dans le domaine.

Cette preuve visuelle appuie une hypothèse longtemps débattue. Elle permet aussi de mieux comprendre la dynamique interne des plaques tectoniques. Pour les experts, chaque détail compte. Et cette vidéo, captée par hasard, apporte un éclairage unique.

Une avancée scientifique née d’une tragédie

La ville de Sagaing, située sur la faille du même nom, se trouve à la jonction des plaques indienne et eurasienne. Ce point de rencontre rend la région hautement instable. Le séisme du 28 mars ne constitue donc pas un événement isolé. Il s’inscrit dans une longue série de tensions souterraines.

Pour les chercheurs, analyser ces données reste une priorité. Les séismes dévastent des vies. Mais chaque catastrophe contient des informations précieuses. Elles permettent d’anticiper d’autres secousses et de mieux protéger les populations.

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Grâce à une simple caméra, les scientifiques ont capturé ce qu’ils attendaient depuis des années. Un glissement de faille visible, clair et quantifiable. Une avancée qui transforme les méthodes d’analyse sismique. Et qui, à terme, pourrait améliorer les modèles de prévision.