Une journaliste, son mari, leurs enfants et leur enfant à naître : une autre famille entière meurt sous les bombes à Gaza

Tragédie familiale à Gaza : une journaliste, son époux, leurs enfants et leur futur enfant victimes d’un drame déchirant dans le conflit en cours.

Mercredi 23 juillet, avant l’aube, une frappe aérienne israélienne a détruit un appartement dans le quartier de Tel al-Hawa, au nord de Gaza. À l’intérieur se trouvait la journaliste palestinienne Walaa al-Jaabari. Enceinte, elle est morte sur le coup, aux côtés de son mari Amjad al-Shaer et de leurs cinq enfants. Trois autres corps, retrouvés carbonisés, n’ont pas pu être identifiés.

Ce drame s’ajoute à une longue liste de victimes civiles dans la bande de Gaza. Les attaques ciblent désormais des logements entiers, sans laisser de survivants. Cette frappe soulève de nouvelles interrogations sur la stratégie militaire de l’armée israélienne et son impact sur les civils, en particulier les journalistes.

Le Bureau des médias du gouvernement de Gaza (GMO) a fermement dénoncé cet acte, qu’il qualifie de meurtre ciblé. Pour cette organisation, il ne s’agit pas d’un incident isolé mais d’une politique systématique. Le GMO accuse Israël, ainsi que ses alliés, de complicité directe dans les crimes commis à Gaza.

Les journalistes dans la ligne de mire

Depuis octobre 2023, 231 professionnels des médias ont perdu la vie à Gaza. Ce chiffre comprend des reporters, des photographes, des monteurs et des techniciens. Tous travaillaient sur le terrain, dans des conditions extrêmes. Leur mission : informer, documenter, témoigner.

Walaa al-Jaabari exerçait comme rédactrice pour plusieurs médias locaux. Son engagement reposait sur une conviction profonde : défendre la vérité, malgré les risques. Son dernier message sur les réseaux sociaux ne laisse place à aucun doute. Elle ne craignait ni la faim ni les bombes, mais redoutait que la guerre ne brise l’espoir qui tenait son peuple debout.

Deux jours plus tôt, un autre journaliste palestinien, Tamer Al-Za’anin, avait déjà été tué. Les forces israéliennes l’ont visé peu après l’arrestation du Dr Marwan Al-Hams, directeur des hôpitaux de campagne. Cette série d’assassinats inquiète les organisations de défense des journalistes, qui alertent sur le danger croissant pour la presse à Gaza.

Les chiffres confirment l’ampleur de la tragédie. Plus de 59 100 personnes ont perdu la vie à Gaza depuis le début de l’offensive. Près de la moitié sont des femmes et des enfants. Le ministère de la Santé évoque aussi des dizaines de morts dues à la malnutrition. Le blocus imposé par Israël empêche l’acheminement de nourriture, de médicaments et de carburant.

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Face à cette urgence, les ONG tirent la sonnette d’alarme. L’UNRWA et le Programme alimentaire mondial avertissent qu’une famine se propage rapidement. Dans un message adressé aux autorités israéliennes, l’UNRWA a lancé un appel clair : « Ouvrez les portes. Laissez entrer l’aide. »

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Pendant ce temps, la communauté internationale se contente de déclarations. Peu d’actions concrètes accompagnent les condamnations. Pour Emily Hilton, de l’Alliance de la Diaspora, ce silence alimente l’impunité : « Sans pression réelle, sans mécanisme de responsabilité, la tragédie continuera. »

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À Gaza, les civils attendent toujours une réponse. Une réponse humaine, urgente, à la hauteur du drame qui se déroule sous les décombres.