Un incendie de forêt force la fermeture de l’aéroport de Marseille alors que la fumée recouvre la ville

Marseille plongée dans la fumée alors que les flammes ravagent la forêt environnante, perturbant fortement le trafic aérien.

Une épaisse fumée noire a survolé la région marseillaise mardi 8 juillet. Un violent incendie s’est déclaré aux Pennes-Mirabeau, à seulement 13 kilomètres de la ville. Attisé par des vents puissants, le feu s’est rapidement propagé vers Marseille. Résultat : évacuations en urgence, fermeture temporaire de l’aéroport et interruption des transports ferroviaires.

Le brasier a ravagé environ 750 hectares. Plus de 1 000 pompiers ont été mobilisés, appuyés par des moyens aériens venus de plusieurs régions. Des avions et hélicoptères ont largué eau et retardant sur une végétation sèche, conséquence d’un printemps aride et de températures bien au-dessus des normales.

Les dégâts sont considérables : 71 habitations détruites, 63 autres endommagées. Selon les autorités locales, 110 personnes ont été blessées, dont 43 en urgence relative. Seize victimes ont dû être hospitalisées, parmi lesquelles six pompiers intoxiqués par les fumées.

Une crise environnementale qui s’amplifie

La mairie de Marseille a salué le travail des secours. Grâce à leur intervention rapide, aucun décès n’est à déplorer. Le maire, Benoît Payan, reste prudent : « La situation s’est stabilisée, mais nous restons en alerte maximale. Une reprise du feu reste possible. »

Les images captées par satellite révèlent l’ampleur du sinistre. La fumée s’est étendue jusqu’à 100 kilomètres en mer. À Marseille, la concentration de particules fines a atteint un niveau dix fois supérieur à la normale. L’association Atmo-Sud met en garde les personnes vulnérables, notamment les enfants et les personnes âgées.

L’origine de l’incendie reste liée à un véhicule en feu sur l’autoroute A552, selon les médias locaux. Ce point de départ, combiné à des rafales irrégulières, a entraîné une propagation rapide vers une zone boisée. Cette configuration crée un scénario typique d’une saison des feux précoce.

Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, évoque un « été à haut risque ». La chaleur intense, les sols asséchés et une végétation prête à s’enflammer multiplient les départs de feu. Trois départements du sud — Bouches-du-Rhône, Var et Vaucluse — sont actuellement en alerte rouge. Les forêts y sont interdites d’accès. Barbecues et cigarettes y sont bannis jusqu’à nouvel ordre.

Une menace européenne aggravée par le climat

Un incendie de forêt force la fermeture de l'aéroport de Marseille alors que la fumée recouvre la ville
Capture Facebook

Ce phénomène ne touche pas uniquement la France. En Espagne, un incendie actif près de Barcelone a déjà détruit plus de 2 400 hectares. Les autorités catalanes ont demandé à 18 000 habitants de rester chez eux par précaution.

En Grèce, la situation reste tendue. Les températures dépassent les 40 °C. Les autorités ont dû restreindre l’accès à certains sites touristiques comme l’Acropole. Sur l’île de Crète, 5 000 touristes ont dû quitter leur hôtel face aux flammes.

Ainsi, selon Davide Faranda, climatologue au CNRS, le printemps sec, ajouté à deux vagues de chaleur précoces, crée les conditions idéales pour ces incendies. En effet, le mois de juin 2025 s’est révélé le plus chaud jamais enregistré en Europe de l’Ouest. Dans ce contexte, le phénomène global s’intensifie et les pompiers, bien que très expérimentés, rencontrent désormais de plus en plus de difficultés à contenir les flammes.