Quand un enfant joue au sol, il choisit souvent la position la plus confortable pour lui. Parmi celles-ci, la position en W revient fréquemment. Simple en apparence, cette posture peut pourtant poser problème si elle se répète trop souvent.
Beaucoup d’enfants adoptent cette position sans même s’en rendre compte. Le dos droit, les fesses au sol, les jambes repliées de chaque côté, formant un W vu du dessus. Cela leur semble naturel, confortable, et parfois même apaisant. Pourtant, cette manière de s’asseoir soulève des inquiétudes chez les professionnels de santé.
Les parents ne remarquent pas toujours cette habitude. Pourtant, avec le temps, elle peut affecter la posture, l’équilibre et même le développement musculaire de l’enfant. Pour comprendre les risques, il faut d’abord regarder ce que cette position provoque dans le corps.
Une position qui freine le bon développement moteur
Lorsqu’un enfant s’assoit en W, ses hanches tournent vers l’intérieur. Cette rotation, prolongée et répétée, limite la mobilité articulaire. Les muscles du tronc travaillent moins, car le corps reste très stable dans cette posture. Moins d’efforts, donc moins de renforcement musculaire naturel.
Cette position réduit aussi la capacité de l’enfant à se tourner, à attraper des objets sur les côtés ou à traverser rapidement d’une position assise à une position debout. Cela peut sembler anodin. Pourtant, ces petits gestes font partie intégrante de son développement moteur global.
À long terme, une habitude régulière d’assise en W peut entraîner une faiblesse du tronc, un mauvais alignement des genoux et une instabilité au niveau des hanches. Certains enfants développent même des douleurs au bas du dos ou aux jambes, sans lien évident… jusqu’à ce que la posture soit remise en question.
Que faire quand un enfant adopte cette posture ?
Inutile de s’alarmer si un enfant s’assoit ainsi occasionnellement. Ce qui compte, c’est la répétition. Si cette position devient systématique, mieux vaut intervenir tôt. Les parents peuvent proposer d’autres alternatives plus favorables à la posture : les jambes en tailleur, assis sur un petit coussin, ou même à genoux avec les jambes derrière.
À lireUn « tragique accident » : deux enfants d’une même famille, âgés de 3 et 4 ans, sont morts noyés, dans un parc à Orly (Val-de-Marne). Une enquête est ouverte pour déterminer les circonstances du drameCorriger cette habitude demande de la patience. L’enfant doit comprendre, petit à petit, que cette position ne lui rend pas service. Il ne s’agit pas de le gronder, mais de lui offrir des options plus adaptées. Avec des encouragements positifs, le changement se fait plus facilement.
Certains kinésithérapeutes ou ergothérapeutes recommandent des exercices simples pour renforcer les muscles du tronc. Des jeux d’équilibre, du vélo, ou des parcours moteurs à la maison peuvent aider l’enfant à mieux contrôler ses mouvements et à se stabiliser autrement.
Chaque enfant évolue à son rythme. L’essentiel reste de l’accompagner sans pression, en observant ses gestes du quotidien. Et si la position en W revient souvent, un professionnel peut guider les parents avec des conseils adaptés.