La disparition de la fillette de trois ans, retrouvée saine et sauve après trois jours de recherches, continue de secouer la Montérégie. Sa mère, âgée de 34 ans, se retrouve au cœur d’une affaire judiciaire aux conséquences graves. Déjà accusée d’abandon d’enfant, elle doit maintenant répondre d’un nouveau chef d’accusation : négligence criminelle causant des lésions corporelles.
Arrêtée dans la nuit du 15 au 16 juin, la mère se trouve toujours en détention. La Couronne refuse sa remise en liberté. Elle évoque la nécessité de protéger la population, les témoins et surtout la fillette. Elle insiste également sur la nécessité de maintenir la confiance du public envers la justice.
L’enquête sur remise en liberté a commencé jeudi au palais de justice de Salaberry-de-Valleyfield. Chaque partie présente deux témoins. La procureure Lili Prévost-Gravel a ouvert la séance avec ses interventions. Me Olivier Béliveau, avocat de l’aide juridique, a contre-interrogé les témoins. L’audience reprendra vendredi matin.
Plusieurs ordonnances empêchent la publication d’informations sensibles. Impossible de révéler le nom de la fillette, sa photo ou tout détail pouvant mener à son identification. Les éléments de preuve discutés en cour restent également confidentiels.
Trois jours d’angoisse avant le dénouement
Tout a commencé dimanche 15 juin, en après-midi. La mère a signalé la disparition de sa fille dans un commerce de Coteau-du-Lac. Elle a affirmé l’avoir perdue de vue. Cette déclaration a déclenché une vaste opération de recherche.
La Sûreté du Québec a mobilisé ses effectifs dans plusieurs régions : Coteau-du-Lac, LaSalle et l’Est ontarien. Sur le terrain, les équipes ont travaillé sans relâche. Véhicules tout-terrain, drones, hélicoptère, enquêteurs : toutes les ressources ont été mises à contribution.
Le 18 juin, après plus de 72 heures de recherches intensives, les policiers ontariens ont retrouvé l’enfant. Un drone a repéré la petite fille en bordure de l’autoroute 417, visiblement seule mais vivante. Une fermière locale avait auparavant alerté les autorités. Elle avait vu la mère et l’enfant sur sa propriété le dimanche après-midi, peu après la disparition signalée.
À lireCôte-d’Or : une fillette de 13 mois décède soudainement après avoir ingéré un objet « quelque chose qui flottait dans l’air »Ce témoignage a permis de recentrer les recherches dans cette zone. Grâce à cette information cruciale, les policiers ont pu intervenir à temps.
Depuis ce jour, l’affaire suscite de nombreuses questions. Le comportement de la mère intrigue les enquêteurs. Pourquoi s’être éloignée ? Comment expliquer les trois jours d’absence sans signalement clair de la situation ? Que s’est-il réellement passé entre la disparition signalée et la découverte de la fillette ?
Le dossier reste ouvert. Les témoignages entendus au tribunal devraient permettre d’y voir plus clair. La justice devra établir les responsabilités, tout en assurant la sécurité de l’enfant.
Les prochains jours seront décisifs. D’autres audiences sont prévues, et la défense prépare ses arguments. En parallèle, les autorités poursuivent leur travail pour comprendre chaque minute de ces trois jours de silence. Le public, choqué par l’affaire, attend des réponses.