Quand on devient professeur, on ne pense pas tout de suite à la retraite.
Et pourtant, après une carrière entière à enseigner en primaire, j’ai voulu savoir ce que valait vraiment une vie de travail dans l’Éducation nationale.
Pendant plus de trois décennies, j’ai enseigné dans les écoles primaires. Une vocation, parfois un combat, toujours un engagement total. Chaque matin, j’ai accueilli mes élèves avec l’envie de transmettre. J’ai connu les réformes, les classes surchargées, les réunions tardives et les bulletins à remplir le week-end.
Comme beaucoup de collègues, j’ai misé sur la stabilité. Fonctionnaire, avec un salaire modeste mais régulier. Je me disais qu’un jour, la retraite me permettrait de souffler un peu. Et surtout, de vivre dignement. Alors, quand la fin de carrière est arrivée, je croyais connaître le scénario. Mais la réalité m’a vite rattrapé.
Le montant exact de ma pension
Je suis partie à la retraite à 62 ans, après 32 ans de service dans l’Éducation nationale. Mes bulletins de salaire n’ont jamais explosé les plafonds. Je savais que je n’allais pas rouler sur l’or. Mais je ne m’attendais pas à un tel écart entre ce que j’espérais… et ce que je reçois vraiment.
Ma pension nette s’élève à *1 435 € par mois*. Ni plus, ni moins.
À lireQue signifie s’asseoir en W et pourquoi est-ce mauvais pour un enfant de le faire ?Ce montant comprend la retraite de base de la fonction publique, la part complémentaire (RAFP), et quelques primes intégrées partiellement dans le calcul. Pas de revenus annexes. Pas de cumul emploi-retraite. Juste ça.
Face à mes factures, aux prix qui flambent, et aux imprévus médicaux, ce chiffre me paraît très juste. La moindre dépense devient une décision.
Les années d’enseignement ont laissé des traces sur mon corps et mon moral. Mais elles ne suffisent pas à m’offrir une retraite confortable. Le contraste entre l’effort fourni et le retour financier pique.
À quoi s’attendre si vous êtes professeur des écoles
Si vous êtes dans la même voie, préparez-vous. Le montant de votre retraite dépendra de plusieurs éléments : nombre d’années cotisées, évolution de votre carrière, primes perçues, éventuels congés non rémunérés, etc.
Une carrière linéaire, sans interruptions, vous donnera une pension proche de la mienne. Mais attention : une pause pour élever un enfant, un temps partiel prolongé ou une reconversion peuvent diminuer le montant final.
L’État ne prend en compte que certaines primes. Les heures supplémentaires ? Les indemnités ponctuelles ? Pas toujours comptabilisées.
À lireÉpatez tout le monde avec ces lasagnes aux légumes faciles, saines, délicieuses et rapides à préparerCertaines collègues me disent regretter de ne pas s’être renseignées plus tôt. D’autres ont investi dans un logement locatif, ou ouvert un plan d’épargne retraite bien avant leurs 50 ans. Ce n’est pas mon cas.
Aujourd’hui, je vis avec ce que j’ai. Je ne me plains pas. Mais je veux être honnête avec celles et ceux qui suivent le même chemin. L’enseignement est un métier noble, mais il ne garantit pas une retraite dorée.