Retraités et impôts : ce qui pourrait changer dès 2026

Entre CSG, abattements supprimés et gel du barème, plusieurs mesures fiscales inquiètent les seniors et pourraient peser lourdement sur leur pouvoir d’achat.

Les retraités risquent de voir leur feuille d’impôt grimper dès 2026. Plusieurs pistes circulent déjà : hausse de la CSG, suppression d’avantages fiscaux ou gel du barème. Chaque mesure fait craindre une augmentation du montant dû au fisc. Beaucoup de seniors s’inquiètent de l’impact sur leur budget, déjà fragilisé par l’inflation.

Pourquoi les retraités pourraient payer plus en 2026

La raison principale se trouve du côté des finances publiques. Le déficit de l’État atteint des niveaux records. En 2024, la Cour des comptes l’a estimé à 175 milliards d’euros, soit environ 6 % du PIB. La dette, elle, dépasse 3 300 milliards, avec plus de 59 milliards d’intérêts à payer chaque année. Face à cette situation, le gouvernement cherche des recettes rapides pour combler un trou budgétaire d’au moins 110 milliards d’euros.

Dans ce contexte, les retraités apparaissent comme une cible facile. Leurs pensions sont régulières, déclarées et traçables fiscalement. Elles représentent plus de 14 % du PIB, soit l’un des plus gros postes de dépenses publiques. Les responsables politiques considèrent alors qu’il existe une marge de manœuvre pour demander un effort supplémentaire.

Un autre argument pèse dans le débat : l’écart de traitement entre actifs et retraités. Certains estiment que les seniors bénéficient d’avantages fiscaux qui ne reflètent plus la réalité actuelle. Le discours officiel évoque une « contribution équitable entre générations ». Derrière cette formule, se cache l’idée que les retraités doivent participer davantage au redressement budgétaire.

Cette perspective inquiète les associations de défense des retraités. Elles rappellent que de nombreux ménages âgés vivent déjà avec des revenus modestes. Toute hausse de prélèvements pèserait directement sur leur pouvoir d’achat, déjà mis à mal par l’augmentation des prix de l’énergie, des assurances et de l’alimentation.

Quelles mesures sont sur la table ?

Plusieurs options circulent dans les couloirs du pouvoir. La première, déjà envisagée par le passé, concerne une hausse de la CSG. Même une augmentation limitée de quelques dixièmes de points représenterait des centaines d’euros en moins chaque année pour certains retraités.

La deuxième piste évoque la suppression progressive de certains abattements fiscaux spécifiques aux pensions. Actuellement, une fraction de la retraite bénéficie d’un allègement. Si cet avantage disparaît, l’impôt grimperait automatiquement pour des millions de foyers.

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Le gouvernement pourrait geler le barème de l’impôt sur le revenu. Concrètement, cela signifie que même sans augmentation nominale, une partie des retraités se retrouverait mécaniquement imposée davantage, car leurs pensions sont revalorisées chaque année.

Ces mesures, mises bout à bout, pourraient coûter plusieurs centaines d’euros supplémentaires par an à de nombreux foyers. Pour certains, la facture dépasserait même le millier d’euros. Une charge difficile à absorber pour des ménages dont les revenus ne progressent pas aussi vite que l’inflation.

Le débat ne fait que commencer, mais le signal envoyé est clair : les retraités sont bel et bien dans le viseur fiscal pour 2026. Le gouvernement devra arbitrer entre l’urgence de redresser les finances publiques et la colère d’une partie de l’électorat qui vote massivement. La tension s’annonce donc forte dans les prochains mois.