Une mission de déminage menée par l’armée libanaise a tourné au drame. Six soldats ont perdu la vie dans une explosion survenue à Wadi Zebqin, dans le sud du pays. Le site touché appartenait au groupe armé Hezbollah. Selon un rapport provisoire de l’armée, les militaires étaient en train de retirer des munitions non explosées lorsque la déflagration a eu lieu. Plusieurs blessés ont également été recensés.
Cet incident intervient dans un contexte de tensions persistantes. Depuis la trêve signée en novembre, l’armée déploie ses forces dans le sud du Liban pour démanteler les infrastructures du Hezbollah. Cette opération s’inscrit dans un plan plus large, demandé par le gouvernement, visant à désarmer le mouvement chiite d’ici la fin de l’année. Une décision qui rencontre une opposition farouche de la part du groupe armé et de son allié iranien.
Le président libanais Joseph Aoun a exprimé ses condoléances aux familles des victimes et a demandé des précisions sur les circonstances de l’explosion. Une enquête a été ouverte pour déterminer la cause exacte du drame.
L’Iran réaffirme son opposition au désarmement du Hezbollah
Téhéran a rapidement réagi. Ali Akbar Velayati, conseiller du guide suprême iranien, a déclaré que le désarmement du Hezbollah ne se produirait jamais. Selon lui, ce projet, soutenu par les États-Unis et Israël, affaiblirait la sécurité du Liban et bouleverserait l’équilibre géopolitique régional.
Velayati a également critiqué le projet de corridor du « Zanguezour », qu’il considère comme une menace directe pour la stabilité du Caucase du Sud. Il a affirmé que cette initiative pourrait mener à la partition de l’Arménie et faciliter la présence américaine dans la région. Dans ses propos, il a rejeté avec fermeté les déclarations de Donald Trump concernant un supposé bail de 99 ans sur cette voie stratégique, affirmant que ce territoire ne deviendrait jamais un bien exploitable par les puissances étrangères.
Sur le plan libanais, Velayati a insisté sur le rôle du Hezbollah comme force de résistance. Il a rappelé qu’avant l’émergence du groupe, Israël avait pu progresser jusqu’aux abords de Beyrouth. À ses yeux, le maintien de l’arsenal militaire du mouvement constitue une garantie de souveraineté et de sécurité pour le pays.
La position politique des gouvernements impliqués dans le conflit
Le conseiller iranien affirme que la pression sur le Hezbollah vise à réduire son influence. Il rappelle que toutes les tentatives précédentes ont échoué. Même avec moins de moyens, le mouvement a résisté aux offensives militaires et politiques. Selon lui, un désarmement laisserait le Liban vulnérable face à de futures attaques.
À lireDeux morts dans l’explosion d’une bombe incendiaire à ChypreCette position accentue l’impasse politique à Beyrouth. Le gouvernement veut un désarmement. Pourtant, le Hezbollah conserve un fort soutien dans plusieurs communautés. Dans ce climat tendu, l’explosion de Wadi Zebqin pourrait aggraver les divisions. Elle risque aussi de compliquer la mise en œuvre du plan gouvernemental.
Entre pressions internationales, tensions internes et menaces régionales, le Liban vit un moment critique. L’avenir de son équilibre sécuritaire dépendra des décisions à venir. Il dépendra aussi de la capacité des différentes parties à trouver un terrain d’entente.