Le 11 juillet, un drame bouleverse l’île de San Andrés, Colombie. Une famille entière, venue passer quelques jours de repos, a été retrouvée morte dans la chambre d’un hôtel très fréquenté par les touristes. Tito Nelson Martínez, son épouse Viviana Andrea Canro Zuluaga et leur fils de 4 ans n’ont pas survécu. Ce qui devait être un moment de bonheur s’est transformé en cauchemar.
L’hypothèse d’une intoxication alimentaire a rapidement été écartée. Le grand-père de la victime, Orlando Canro, affirme que sa fille s’était plainte d’une odeur étrange dans la chambre. Elle avait même demandé à changer d’endroit. Sa requête n’a pas été prise en compte.
Des avis en ligne postés depuis plusieurs mois soulignent déjà les mauvaises conditions de l’établissement. Des clients parlaient d’une mauvaise ventilation, de climatiseurs défectueux, de fortes odeurs d’humidité ou même d’égouts. Autant de signaux ignorés, devenus aujourd’hui des éléments clés de l’enquête.
Des gaz toxiques pourraient être en cause
Les experts étudient plusieurs pistes. L’une d’elles concerne une possible fuite de gaz. Le fréon, par exemple, s’échappe parfois des systèmes de climatisation défectueux. Ce gaz inodore en faible quantité devient très dangereux dans une pièce sans aération. Il peut provoquer nausées, étourdissements, et même un arrêt respiratoire.
Autre piste : le monoxyde de carbone. Ce gaz sans couleur ni odeur peut s’échapper d’un générateur, d’une chaudière ou d’un appareil mal ventilé. Il remplace l’oxygène dans le sang, ce qui entraîne des symptômes discrets au début, mais potentiellement mortels en quelques minutes.
À lireLe véhicule tombé dans la rivière avec sept membres d’une même famille à bord a été retrouvéLes enquêteurs se penchent aussi sur des produits chimiques utilisés dans l’entretien des chambres. Certains contiennent des solvants puissants, capables d’intoxiquer gravement lorsqu’ils sont inhalés dans un espace clos. Si la chambre a récemment été imperméabilisée, les vapeurs auraient pu s’accumuler, surtout sans fenêtre ouverte.
Le sulfure d’hydrogène pourrait être un autre suspect. Ce gaz émane parfois des systèmes d’assainissement négligés. À forte concentration, il provoque une paralysie respiratoire. Son odeur d’œuf pourri disparaît lorsque le taux devient critique, rendant sa présence indétectable pour les occupants.
Silence, colère et espoir
Orlando Canro, encore sous le choc, demande des réponses. Même s’il ne désigne personne, il cherche à comprendre. Peu à peu, l’attente devient insupportable. En principe, les résultats d’autopsie et les analyses d’air devraient lever le doute. En attendant, les questions se multiplient, et la colère grandit.
De son côté, San Andrés n’a jamais vécu une tragédie aussi grave. À ce stade, ce drame soulève une question lourde de conséquences : quelqu’un aurait-il pu l’éviter ? Avant même les faits, d’anciens clients avaient laissé des messages d’alerte. Pourtant, personne ne les a pris au sérieux à temps. Désormais, leurs mots résonnent avec force.
Les autorités doivent agir vite. Ce fait divers remet en question la sécurité touristique de l’île. Et surtout, une famille a perdu la vie. Peut-être à cause d’un simple détail : une odeur étrange, une fenêtre bloquée, un climatiseur défectueux.