Neuf femmes tuées par leur compagnon en juillet : un mois noir pour les victimes de violences conjugales

Neuf femmes tuées par leur compagnon en juillet : malgré les alertes, les féminicides se multiplient encore sur le territoire français.

Le mois de juillet 2025 restera gravé comme un mois tragique. En France, au moins neuf femmes ont perdu la vie sous les coups de leur conjoint ou ex-conjoint. Derrière les chiffres, des histoires. Des prénoms. Des parcours souvent marqués par la peur, les menaces, et parfois, le silence.

Ces drames n’ont pas frappé dans l’ombre. Les faits se sont produits à toute heure, dans des lieux du quotidien : dans la rue, au domicile, parfois devant les enfants. Certaines de ces femmes avaient déjà alerté sur les violences. D’autres n’avaient jamais déposé plainte. Pourtant, toutes avaient un point commun : elles vivaient ou avaient vécu sous la pression d’un homme incapable d’accepter un refus, une séparation, ou simplement l’autonomie d’une femme.

À Villetaneuse, en Seine-Saint-Denis, une femme a été grièvement blessée. Son ex-conjoint a été arrêté. Quelques jours plus tard, en Charente-Maritime, un homme armé a fait irruption chez son ex-compagne. Il a blessé un gendarme avant de succomber à ses propres blessures. Ces faits montrent un schéma connu : une escalade de la violence jusqu’à l’irréparable.

Maria, victime d’un tir en pleine rue à Hauts-de-Bienne

Le 2 juillet, la première victime de ce mois sombre s’appelait Maria. Âgée de 55 ans, elle travaillait comme contrôleuse qualité dans une manufacture du Jura. En fin d’après-midi, alors qu’elle rentrait du travail, elle a été abattue devant son immeuble, au niveau de la cage d’escalier. Son ex-conjoint a été interpellé, puis incarcéré. Il a reconnu les faits.

Maria avait rompu avec lui un mois plus tôt. Depuis, elle avait entamé une nouvelle relation. Autour d’elle, plusieurs proches avaient remarqué des disputes fréquentes, mais aucun signal ne laissait présager une telle issue. Elle vivait avec son frère handicapé et élevait trois enfants issus d’une précédente union. Sa vie s’organisait autour de son travail, sa famille et ses petits-enfants.

Le choc dans la commune a été immense. Hauts-de-Bienne, paisible ville jurassienne de 5 000 habitants, n’avait jamais connu une telle violence. Les habitants peinent encore à croire qu’un tel acte ait pu se produire dans leur quartier.

Les hommages se multiplient sur les réseaux sociaux. Collègues, voisins et amis saluent une femme courageuse, souriante, toujours disponible pour les autres. Son histoire résonne comme un signal d’alarme de plus.

Un été marqué par l’urgence d’agir

Chaque victime porte une histoire unique. Pourtant, les circonstances se répètent. L’agresseur refuse la séparation. Il menace, harcèle, puis agit. Malgré les campagnes de sensibilisation, la réalité frappe encore fort. Les réponses judiciaires, sociales et politiques tardent à briser cette spirale.

Les marches blanches se succèdent. Les familles réclament justice, mais aussi des moyens concrets. La société ne peut plus détourner les yeux. Chaque mois qui passe ajoute des noms à une liste qui ne cesse de s’allonger.