Depuis deux semaines, l’Iran fait face à une vague d’incidents mystérieux. Des explosions retentissent, des incendies éclatent dans plusieurs régions du pays. Si les autorités gardent le silence devant les caméras, en coulisses, certaines voix pointent clairement un coupable : Israël.
Selon le « New York Times », plusieurs responsables iraniens, dont des membres du Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI), attribuent ces événements à des actes de sabotage. Officiellement, personne n’accuse un pays étranger. Mais en privé, les soupçons convergent. Les discours publics évoquent des fuites de gaz ou des problèmes d’infrastructure. Pourtant, ces explications ne convainquent pas.
Trois sources proches du CGRI confirment leurs craintes : une main extérieure orchestre ces incidents. Elles n’apportent aucune preuve directe. Mais l’ampleur et la fréquence des explosions alimentent le doute. Le contexte régional ne fait qu’amplifier la méfiance.
Une guerre secrète, loin des projecteurs
Les tensions entre l’Iran et Israël ne datent pas d’hier. Mais la récente guerre de douze jours a laissé des traces profondes. Depuis, les services de renseignement israéliens, notamment le Mossad, ont renforcé leur présence dans la région. Leur chef, David Barnea, l’a affirmé lors d’une allocution publique : « Nous serons là, comme nous l’avons été jusqu’à présent. »
Peu après, un compte Twitter en persan, se présentant comme affilié au Mossad, a diffusé un message énigmatique : « Explosion après explosion. Quelqu’un devrait enquêter sur ce qui se passe. » Ce compte n’a jamais été reconnu officiellement. Pourtant, son timing interroge.
Les autorités iraniennes se trouvent dans une impasse. Accuser ouvertement Israël risquerait de provoquer une escalade. Rester silencieux, en revanche, alimente les rumeurs et affaiblit la confiance de la population.
Mahdi Mohammadi, conseiller auprès du président du Parlement iranien, résume bien cette tension : « Nous ne sommes même pas en cessez-le-feu. Nous vivons une suspension fragile, prête à se rompre à tout instant. » Cette déclaration reflète une inquiétude palpable. Le moindre incident pourrait servir d’étincelle.
Le spectre d’un nouveau conflit
Un haut responsable européen, qui suit de près les affaires iraniennes, partage cette analyse. Il pense lui aussi que les récentes explosions sont loin d’être des accidents. À ses yeux, Israël mène une opération ciblée. L’objectif : affaiblir l’infrastructure iranienne tout en évitant une guerre ouverte.
Les questions s’accumulent. Pourquoi ces sites précis ? Pourquoi maintenant ? Quelle sera la réaction de l’Iran si les preuves s’accumulent ? Pour l’instant, Téhéran temporise. Mais cette prudence pourrait s’éroder rapidement.
À lireNouvelle vague d’attaques iraniennes contre Israël, en imagesLa population, elle, commence à s’interroger. Trop d’incidents s’enchaînent. Trop peu de réponses circulent. Si rien ne change, la pression interne risque d’augmenter. Et avec elle, le risque d’une réponse militaire.
Le Moyen-Orient reste suspendu à cette série d’incidents. Les gouvernements observent. Les services de renseignement s’activent. Et l’équilibre, déjà fragile, vacille un peu plus chaque jour.