Je souhaite qu’on se dise : ‘Wow, cet homme avait des idées !' » : la manière dont Thierry Ardisson a planifié son départ

La vision audacieuse de Thierry Ardisson : comment l'animateur a orchestré son départ pour laisser une empreinte indélébile.

Thierry Ardisson ne laissait jamais place au hasard. Jusqu’à son dernier souffle, l’animateur mythique a contrôlé chaque détail de sa vie publique. Même la mort n’a pas échappé à cette règle. À 76 ans, il a succombé à un cancer du foie. Pourtant, il avait déjà soigneusement prévu sa sortie.

Une mise en scène minutieuse de sa disparition

Depuis plusieurs années, Thierry Ardisson préparait son départ. Il en parlait régulièrement, avec ce ton mi-sérieux, mi-provocateur qu’il affectionnait. Il avait même mis en scène sa propre mort dans son dernier livre, « L’homme en noir ». À la manière de David Bowie dans « Lazarus », il avait imaginé ses funérailles dans les moindres détails.

Dans plusieurs interviews, il confiait avoir déjà pensé à la bande-son de son enterrement. Il souhaitait entendre « In My Life » des Beatles, dans la version parlée par Sean Connery, et « Lazarus » de David Bowie. Il voulait aussi de l’encens et des enfants de chœur. Une cérémonie à son image : théâtrale, réfléchie et mémorable.

Son souhait allait plus loin. Il espérait voir réunies les trois femmes qu’il avait épousées. Il voulait ses proches, ses amis, tous autour de lui pour ce dernier hommage. Thierry Ardisson ne supportait pas l’idée d’un adieu impersonnel. Il préférait écrire lui-même le scénario de sa fin.

Un adieu à son image, entre provocation et tendresse

Maître du PAF pendant quarante ans, il connaissait mieux que personne les mécanismes médiatiques. Pendant toute sa carrière, il a imposé un style unique, mélange de provocations et d’interviews percutantes. Il a insisté pour examiner leurs profils avant de les publier, ses questions étaient habilement formulées et sa maîtrise de la scène.

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Pour son dernier acte, il avait préparé une vidéo d’adieu. Quinze minutes d’images retraçant ses émissions cultes. Il avait soigneusement écarté certaines séquences, préférant montrer le Thierry Ardisson des grandes heures, celui qui recevait des invités prestigieux, celui qui marquait les esprits.

Sur sa chaîne YouTube « Arditube », il avait même créé une rubrique destinée à honorer les personnalités disparues, passées dans ses émissions. Il avait donc prévu le moment où lui aussi deviendrait sujet d’hommage. Son souhait le plus cher ? Que l’on dise : « Putain, ce mec-là, il avait des idées. »

Jusqu’à la fin, il est resté pudique sur sa maladie. Il avait arrêté l’alcool et la cigarette sur les conseils de ses médecins, mais n’en parlait presque jamais. Il préférait continuer à imaginer des projets. Spectacles, livres et concepts. La mort ne l’obsédait pas, mais il savait qu’elle approchait.

Aujourd’hui, ses proches s’apprêtent à lui dire adieu. Comme il l’avait voulu. Avec respect, tendresse et une dernière pensée pour son éternel sens du spectacle.