Faut-il arrêter de manger du thon en conserve ?

Faut-il bannir le thon en conserve ? Les enjeux environnementaux et sanitaires derrière notre poisson préféré.

Récemment, deux ONG, Foodwatch et Bloom, ont publié des résultats alarmants. Après avoir analysé 148 boîtes de thon en conserve vendues en Europe, elles ont découvert une contamination généralisée au mercure. En effet, toutes les échantillons contenaient cette substance toxique. Cette révélation choque et ouvre un débat urgent sur la sécurité alimentaire. Foodwatch a publié un message choc sur X (ex-Twitter), alertant : « Du poison dans le thon ! » Ce cri d’alarme ne doit pas être pris à la légère.

En 18 mois, l’enquête menée par Bloom a montré l’étendue du problème. Selon les résultats, près de 60 % des boîtes analysées dépassent la limite maximale en mercure recommandée par l’Union européenne. La contamination touche plusieurs marques, mais une marque en particulier, Petit Navire, détient un record inquiétant. Une boîte achetée à Paris contenait 3,9 mg de mercure par kilo, soit 13 fois la limite autorisée.

Un risque sérieux pour la santé humaine

Faut-il arrêter de manger du thon en conserve ?
Capture Facebook

Le mercure est une substance neurotoxique, surtout lorsqu’il s’accumule dans notre organisme. Lorsqu’on consomme du thon contaminé, le mercure peut affecter le système nerveux central. Les populations vulnérables, comme les femmes enceintes, les enfants ou les personnes âgées, risquent davantage. En effet, l’anses rappelle que le méthylmercure, une forme facilement assimilée par l’organisme, peut provoquer des troubles comportementaux, des retards de développement, voire des déficits neurologiques.

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Cela devient préoccupant si l’on considère que le thon est souvent consommé régulièrement, surtout sous forme de conserve. La situation devient critique, d’autant plus que les normes en vigueur en Europe laissent une certaine marge. La norme fixe une limite à 1 mg par kilo de mercure pour le thon, alors que pour d’autres poissons, elle est plus stricte (0,3 mg/kg). Cette différence soulève des questions. En pratique, elle pourrait encourager une commercialisation plus large de thons fortement contaminés, au détriment de la santé des consommateurs.

Une réglementation à repenser en urgence

Face à cette crise, les ONG réclament des mesures rapides. Elles appellent la Commission européenne à aligner la norme du thon sur celle des autres espèces, soit 0,3 mg/kg. Selon Bloom, cette règle actuelle favorise la vente de produits potentiellement dangereux. L’enquête met aussi en lumière une faille : la méthode d’établissement des normes en Europe ne tient pas compte de la dangerosité du mercure.

Au contraire, elle se base sur des taux de contamination qui permettent une certaine tolérance. Résultat, le seuil maximal pour le thon est trois fois plus élevé que pour le cabillaud. Bloom dénonce cette pratique, la qualifiant de non sanitaire. Elle souligne que le mercure reste toxique, quel que soit le poisson, et que cette limite incite à la vente de produits dangereux.

Que faire pour protéger sa santé ?

Pour limiter l’exposition au mercure, il faut varier ses choix alimentaires. L’anses recommande de diversifier les espèces de poissons consommées. En pratique, cela concerne d’éviter de manger trop souvent des poissons prédateurs, qui concentrent davantage le mercure. Par exemple, privilégier le poisson blanc comme le colin ou la merlu, et consommer du poisson gras comme la sardine ou le saumon une à deux fois par semaine.

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Par ailleurs, il est conseillé d’acheter ses poissons auprès de sources différentes, qu’elles soient sauvages ou d’élevage. Les femmes enceintes, les jeunes enfants ou les femmes allaitantes doivent, quant à elles, réduire leur consommation de thon et autres poissons prédateurs sauvages. Ces précautions simples permettent de limiter l’ingestion de mercure, tout en profitant des bienfaits du poisson.