L’état de santé mentale de Donald Trump, une question au cœur des débats publics depuis ses premières candidatures, continue de susciter de vifs échanges. En effet, depuis que le président actuel s’est lancé en politique, ses traits psychologiques et ses conditions physiques font souvent la une. Cependant, cette discussion reste complexe, mêlant enjeux éthiques et opinions divergentes. Pourquoi cette question est-elle si sensible ?
Les accusations et les controverses sur la santé mentale de Donald Trump

Depuis 2017, des professionnels de la santé mentale ont pris position, souvent de façon polémique. Le psychologue John Gartner, par exemple, a lancé une pétition rassemblant plus de 41 000 signatures, dénonçant ce qu’il considérait comme une maladie mentale grave chez Trump. Selon lui, le président souffre d’un mélange de narcissisme, paranoïa, sociopathie et sadisme. Ces affirmations ont provoqué un tollé puisqu’elles s’appuyaient sur une analyse psychologique sans examen direct, violant la règle Goldwater.
En parallèle, plusieurs psychiatres ont commenté la personnalité de Trump, parlant de « grandiloquence » ou de « narcissisme malin ». Pourtant, certains experts, comme Allen Frances, ont contesté ces opinions. Il a insisté sur le fait que Trump ne remplissait pas les critères du trouble de la personnalité narcissique selon le Manuel diagnostique.
À lire Le côté obscur de Donald Trump que personne ne connaît
De son côté, l’American Psychiatric Association souligne qu’affirmer qu’une personne n’est pas malade est aussi un avis professionnel. La question demeure donc : comment évaluer une santé mentale sans examen direct ?
Par ailleurs, en 2017, la publication de « The Dangerous Case of Donald Trump » rassembla 27 spécialistes. Ils soulignaient que la santé mentale du président représentait une menace pour le bien-être national.
Selon eux, Trump pouvait provoquer des crises, voire des conflits armés, à cause de traits pathologiques comme la paranoïa ou l’impulsivité. Toutefois, certains critiques remarquent que ces analyses reflètent aussi des opinions politiques. La frontière entre éthique et urgence est donc souvent floue dans ce débat.
La règle Goldwater et ses limites dans la discussion
La règle Goldwater, adoptée par l’American Psychiatric Association, interdit aux professionnels d’émettre des diagnostics sans examen direct et consentement. Pourtant, face à la gravité des enjeux, certains ont plaidé pour une exception. En 2017, la chercheuse Bandy X. Lee organisa un débat éthique à Yale sur la santé mentale de Trump. Elle et d’autres estiment que, dans certains cas extrêmes, le devoir de prévenir le danger prime ces règles.
À lire Donald Trump mécontent d’Elon Musk ? La tension s’intensifie entre les deux milliardaires
Ce débat est aussi alimenté par des considérations politiques et éthiques. D’un côté, parler sans examen direct peut porter atteinte à la déontologie. D’un autre, beaucoup pensent qu’un chef d’État présentant des signes inquiétants doit être évalué rapidement. La question reste donc ouverte : Jusqu’où peut-on aller pour protéger la démocratie sans violer la déontologie ?
La santé mentale de Donald Trump demeure un sujet sensible, mêlant science, éthique et politique. Certains experts craignent que la stigmatisation ou la méfiance ne brouillent le véritable enjeu : la sécurité nationale. D’autres insistent sur l’importance de respecter la déontologie des professionnels. Finalement, cette controverse souligne la difficulté de juger un individu public sans accès à une observation clinique directe. La réflexion continue, alimentée par des enjeux éthiques majeurs.