Le 8 mai, l’Église catholique a marqué un tournant majeur en nommant un nouveau pape, le cardinal américain Robert Francis Prevost. Il devient ainsi le 267ème souverain pontife de l’histoire. En choisissant le nom de Léon XIV, il succède au pape François, disparu en avril dernier. Sa nomination est une première : jamais auparavant un Américain n’avait occupé cette fonction suprême. Cette désignation suscite de nombreuses attentes, mais aussi des controverses quelques heures seulement après son installation.
Une élection pleine de symboles, mais aussi de défis

L’élection de Léon XIV symbolise un changement historique. Pendant des siècles, l’Église avait été dominée par des papes européens. Avec cette nomination, l’Église montre sa volonté de s’ouvrir davantage à l’international. Le cardinal Prevost, figure respectée au sein du Vatican, doit maintenant guider une institution en quête de modernisation.
Sur le balcon de la basilique Saint-Pierre, le cardinal français Dominique Mamberti a dévoilé le nom du nouveau pape. La foule, impressionnée, applaudissait la décision phare. Pourtant, des voix de critique s’élèvent rapidement. Elles évoquent un passé complexe, marqué par des accusations d’abus sexuels remontant à la fin des années 1990. La polémique, relayée par le magazine Gala, revient en force.
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Pape Léon XIV : un héritage difficile à porter
Pour comprendre le contexte, il faut remonter aux années 1990. En 1998, Robert Francis Prevost travaillait déjà dans la province augustine Notre-Dame-du-Bon-Conseil à Chicago. Entre 1999 et 2001, il y occupait un poste de responsabilité importante. Cependant, son parcours n’a pas été exempt de controverses.
En septembre 2000, le futur pape a autorisé l’installation d’un prêtre reconnu coupable d’abus sexuels dans un prieuré aux alentours d’une école primaire. À l’époque, cette décision a été vivement critiquée par la presse américaine. Malgré le contexte juridique de l’époque, cette attitude a été perçue comme une faille dans la gestion des abus. Par la suite, l’Église a contraint ce prêtre à quitter la résidence et, en 2012, l’a déclaré « réduit à l’état laïc ».
La décision a été tardive, mais elle n’a pas empêché les critiques de considérer cette période comme un point noir. Aujourd’hui, cette histoire pèse sur la crédibilité du nouveau pape, malgré ses efforts pour s’engager dans la lutte contre ces abus.
Une volonté affirmée de changement
Malgré son passé, Robert Francis Prevost prône une ligne ferme contre la pédocriminalité dans l’Église. En tant que préfet du dicastère pour les évêques, il a veillé à la stricte application du motu proprio « Vos estis lux mundi » instauré par le pape François. Ce texte impose des sanctions sévères aux évêques responsables de mauvaise gestion des abus. Par ailleurs, il s’est impliqué dans le processus du Synode sur la synodalité, lancé en 2021.
Ce dernier vise à moderniser l’Église, à renforcer la transparence dans les nominations épiscopales et à encourager une participation accrue des laïcs, conformément au droit canon. Ces initiatives incarnent son désir de réformer une institution souvent critiquée pour son manque de transparence. Toutefois, ces changements restent encore largement théoriques, et leur mise en œuvre devra convaincre.
L’élection du pape Léon XIV s’inscrit comme un tournant historique dans l’histoire de l’Église catholique. Son pontificat commence sous haute tension, entre tradition et modernisation. Le chemin à parcourir sera long, notamment pour réparer une image ternie par des scandales passés. Cependant, cette nouvelle étape offre aussi une opportunité de redéfinir le rapport de l’Église avec ses fidèles et le monde extérieur.