La maladie de Chagas est une infection parasitaire qui touche principalement l’Amérique latine. Elle se transmet par un insecte appelé triatome, aussi connu sous le nom de « punaise triatome » ou « punaise à baiser ». Cette affection, causée par le parasite Trypanosoma cruzi, peut évoluer lentement et provoquer des complications graves si elle n’est pas traitée à temps.
Symptômes à surveiller
Au début, la maladie se manifeste souvent par des signes discrets. La phase aiguë dure généralement quelques semaines. Elle peut provoquer de la fièvre, une fatigue intense, des ganglions enflés et des douleurs musculaires. Dans certains cas, un gonflement apparaît près de la zone de piqûre, surtout autour de l’œil, ce qui alerte les médecins.
Après cette phase, la maladie peut rester silencieuse pendant des années. Durant cette période, appelée phase chronique indéterminée, le patient ne présente aucun symptôme apparent. Pourtant, le parasite continue de vivre dans l’organisme.
Chez certaines personnes, des complications graves se développent au fil du temps. La forme cardiaque de la maladie provoque des troubles du rythme, une insuffisance cardiaque ou une dilatation anormale du cœur. La forme digestive entraîne une dilatation de l’œsophage ou du côlon, causant des difficultés à avaler ou des problèmes intestinaux chroniques.
Causes et modes de transmission
Le parasite Trypanosoma cruzi se transmet principalement par la piqûre du triatome infecté. Cet insecte, actif surtout la nuit, se nourrit de sang humain. Après avoir piqué, il dépose ses excréments sur la peau. Le parasite pénètre dans le corps lorsque la personne gratte la zone et fait entrer les selles contaminées dans la plaie ou les muqueuses.
La maladie peut aussi se transmettre par transfusion sanguine ou greffe d’organe provenant d’un donneur infecté. La transmission de la mère à l’enfant pendant la grossesse est également possible. Dans de rares cas, l’ingestion d’aliments ou de boissons contaminés entraîne l’infection.
Le risque de contracter la maladie existe surtout dans les zones rurales où le triatome vit dans les murs et toits des habitations précaires. Cependant, la migration et les déplacements internationaux ont permis à la maladie de s’étendre à d’autres régions du monde.
Mesures préventives
Réduire le risque d’infection passe par un meilleur contrôle de l’habitat. Dans les zones à risque, il faut réparer les fissures des murs, utiliser des moustiquaires et appliquer des insecticides adaptés. Les campagnes de dépistage dans les communautés exposées permettent d’identifier les personnes infectées et de leur proposer un traitement précoce.
À lireLa maladie la plus dangereuse liée au fait de dormir avec des chatsLes banques de sang doivent appliquer un dépistage strict pour éviter la transmission par transfusion. Les femmes enceintes vivant dans des zones endémiques ou ayant séjourné dans ces régions doivent bénéficier d’un suivi spécifique afin de limiter le risque de transmission au nouveau-né.
Le traitement antiparasitaire, prescrit par un médecin, agit surtout dans la phase aiguë et chez les jeunes patients. Chez les adultes en phase chronique, il permet de réduire la progression de la maladie, même si les dommages déjà causés restent irréversibles.
La maladie de Chagas demeure un défi de santé publique. La prévention, la sensibilisation et le dépistage précoce restent les moyens les plus efficaces pour limiter sa propagation et protéger les populations les plus exposées.