Un médecin explique pourquoi il ne faut jamais embrasser une personne décédée

Les recommandations d'un médecin sur les risques pour la santé et les précautions indispensables concernant ces gestes.

Le deuil provoque des gestes spontanés, souvent dictés par l’émotion. Beaucoup ressentent le besoin de toucher ou d’embrasser un proche après son décès. Pourtant, ce geste cache des risques sanitaires que peu de personnes imaginent. Un médecin alerte sur les dangers méconnus liés à ce moment de recueillement.

Face à un décès, la tristesse prend le dessus. Le contact physique semble naturel. Pourtant, certaines pratiques peuvent s’avérer dangereuses, notamment l’embrassade d’un défunt. Ce geste, bien qu’empli de tendresse, n’est pas anodin. Il expose à des risques biologiques réels, souvent sous-estimés par les familles.

Le corps humain après la mort : un terrain propice aux bactéries

Dès les premières heures suivant le décès, le corps entame un processus naturel de décomposition. Ce phénomène libère différentes substances et favorise la prolifération de bactéries. Selon le docteur Alain Durand, spécialiste en médecine légale, ces micro-organismes se multiplient rapidement, même lorsque le corps paraît intact.

Les muqueuses, notamment celles des lèvres, représentent une porte d’entrée directe pour ces agents pathogènes. En embrassant un défunt, on facilite le transfert de bactéries potentiellement dangereuses. Dans certains cas, ces germes peuvent provoquer des infections graves chez la personne en contact.

Les risques s’accentuent si le défunt portait une maladie contagieuse avant sa mort. Certaines infections, comme la tuberculose, les infections cutanées ou certaines formes virales, restent actives plusieurs heures, voire plusieurs jours, après le décès. Même si le défunt repose dans un environnement aseptisé, le risque ne disparaît pas complètement. Le médecin rappelle que la simple apparence paisible du corps ne reflète pas son état microbiologique.

Le recueillement en toute sécurité : les bons gestes à adopter

Le besoin d’adieu ne doit pas mettre en danger la santé des proches. Des alternatives existent pour témoigner son affection sans s’exposer à des risques inutiles. Les professionnels recommandent de privilégier des gestes symboliques. Par exemple, tenir la main du défunt avec des gants ou simplement lui parler en restant à distance suffit pour exprimer ses sentiments. Ces gestes respectent l’intimité du moment sans compromettre la santé.

Dans les services funéraires, les équipes prennent des précautions spécifiques. Elles utilisent des produits désinfectants et limitent les contacts directs. Malgré ces mesures, les autorités sanitaires déconseillent d’embrasser un défunt. Cette consigne protège les proches et préserve leur santé dans un moment déjà difficile.

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Le docteur Durand insiste : les risques ne concernent pas uniquement les maladies graves. Même des bactéries communes peuvent provoquer des infections chez les personnes fragiles, comme les enfants, les personnes âgées ou celles dont le système immunitaire est affaibli.

Face au chagrin, il reste difficile de se retenir. Pourtant, connaître ces risques permet d’adopter un comportement plus sûr. Le respect du défunt passe aussi par la protection de soi et des autres.

Les proches peuvent ainsi rendre hommage dans la dignité, sans ajouter de souffrance inutile à une situation déjà éprouvante. Le recueillement doit rester un moment de paix, sans compromettre la santé des vivants.