Médicaments qui augmentent le risque de maladie d’Alzheimer

Les médicaments à risque : comprendre les prescriptions susceptibles d'accroître le risque de démence et comment se protéger.

Aujourd’hui, la maladie d’Alzheimer touche près de 50 millions de personnes dans le monde. Ces chiffres devraient tripler d’ici trente ans, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Pourtant, peu de solutions existent pour prévenir ou guérir cette maladie. La prévention devient donc essentielle, surtout lorsque certains médicaments pourraient augmenter le risque de développer une démence. En particulier, les médicaments anticholinergiques méritent une attention particulière.

Médicaments anticholinergiques : quels dangers pour le cerveau ?

Médicaments qui augmentent le risque de maladie d'Alzheimer
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Les médicaments anticholinergiques sont couramment prescrits. On les retrouve dans des traitements pour la schizophrénie, les problèmes de vessie, les nausées, l’asthme, ou encore l’insomnie. Parmi eux, la clozapine, la darifénacine, la scopolamine, ou encore l’ipratropium.

Ces substances bloquent l’action de l’acétylcholine, un neurotransmetteur vital au bon fonctionnement du cerveau et du système nerveux. En bloquant cet acide chimique, ces médicaments peuvent interférer avec la mémoire, la concentration, ou encore la capacité de résoudre des problèmes.

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Plusieurs études ont souligné le lien entre ces traitements et le déclin cognitif. La dernière en date, publiée dans la revue JAMA Internal Medicine, a analysé de vastes données. Elle a examiné la santé de 285 000 personnes âgées de 55 ans et plus.

Résultat : celles qui prennent ces médicaments pendant plusieurs années ont un risque accru de développer une démence. En effet, leur danger augmente de près de 50 %. Des recherches antérieures montrent déjà que l’usage prolongé d’anticholinergiques peut entraîner une confusion, une perte de mémoire ou même un déclin mental.

Les experts recommandent donc d’être vigilant. Le Dr Malaz Boustani, spécialiste en santé cognitive, a créé une échelle pour évaluer la dangerosité de ces médicaments. Cette méthode, appelée Anticholinergic Cognitive Burden Scale, classe les médicaments selon leur potentiel nuisible. Il est conseillé d’éviter ceux de niveau 3 ou plus pour limiter le risque. En somme, la prudence s’impose pour les personnes âgées, souvent les principales concernées.

Les risques pour la mémoire : une réalité à prendre au sérieux

Les seniors prennent souvent ces médicaments pour soulager divers problèmes chroniques. Or, la recherche indique que leur utilisation à long terme ne va pas sans conséquence. Une étude menée par l’Université de Washington a montré que les personnes de 65 ans et plus, qui prennent ces traitements pendant plus de trois ans, ont un risque 54 % plus élevé de développer Alzheimer. La moyenne de la prise s’étend parfois sur plusieurs années, ce qui rend ce risque encore plus préoccupant.

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De plus, une synthèse de 30 études confirme que ces médicaments accélèrent le déclin cognitif et provoquent des troubles comme la confusion ou la difficulté à se rappeler des choses. Le lien entre ces traitements et la démence n’est pas encore entièrement prouvé. Il s’agit d’études observationnelles, qui montrent une corrélation mais pas une relation de cause à effet. Néanmoins, ces résultats invitent à la prudence.

Les professionnels de santé recommandent donc d’évaluer régulièrement la nécessité de poursuivre ces traitements. Des alternatives existent pour gérer certains symptômes sans recourir à ces médicaments risqués. La prévention, l’activité physique, une alimentation équilibrée, et une vie sociale active contribuent également à réduire la vulnérabilité face à la démence.