Comme les humains, les animaux de compagnie tels que les chiens et les chats ressentent la perte d’un compagnon avec une attitude que l’on pourrait qualifier de deuil. Des études scientifiques récentes ont commencé à décrypter les clés de ce comportement que l’on croyait autrefois exclusivement humain.
La science a prouvé empiriquement ce que de nombreux propriétaires d’animaux de compagnie savent déjà : les animaux de compagnie, en particulier les chiens et les chats, ressentent la perte d’un compagnon proche et passent par un processus que l’on peut considérer comme un véritable processus de deuil.
Des comportements que l’on pourrait qualifier de « deuil » se retrouvent également chez de nombreuses espèces sauvages qui vivent en société, comme les éléphants, les loups ou les grands singes. Dans la nature, ces comportements se produisent généralement entre individus apparentés, en particulier entre les mères et leur progéniture ou entre compagnons. Mais le cas des animaux de compagnie est particulier car ils forment des groupes artificiels, dans lesquels la plupart du temps les individus n’ont aucun lien de parenté et n’ont même pas choisi leurs co-compagnons, puisque ce sont leurs gardiens qui décident d’amener un nouvel animal à la maison.
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De nombreux ménages possèdent plus d’un animal de compagnie et, par conséquent, certains d’entre eux subiront au moins une fois la perte d’un compagnon. Il est fréquent de voir les animaux survivants changer d’attitude et de routine, surtout s’ils avaient une relation étroite avec l’animal décédé. Mais jusqu’à présent, la science n’a pas approfondi les raisons spécifiques de ce comportement au-delà du lien émotionnel.
Une perte inattendue
Selon une étude récente portant sur les chiens, « les résultats semblent indiquer qu’ils réagissent à la perte d’un compagnon, plutôt qu’à la mort elle-même ».
D’après les résultats, ces réactions dépendent beaucoup plus du degré d’interaction entre eux que de la durée de leur vie commune. Des études antérieures ont montré que les animaux qui cohabitent coordonnent souvent leurs routines, de sorte que la perte d’un compagnon peut les désorienter, notamment aux moments qu’ils avaient l’habitude de partager : manger, dormir, jouer ou se promener.
En outre, les chercheurs soulignent qu’il existe un autre facteur inconscient : la perte d’un compagnon peut être perçue comme un indicateur de la présence d’un danger inconnu dans leur environnement, ce qui les rend nerveux et craintifs.
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Le chien survivant
Cela expliquerait pourquoi l’une des réactions les plus courantes rapportées par les participants à l’étude était que le chien survivant recherchait davantage d’attention de la part des humains comme mécanisme de protection, une attitude observée par 67% des participants. Les autres réactions fréquemment observées sont une moindre volonté de jouer (57 %), une réduction de l’activité en général (46 %), une augmentation du sommeil (35 %), de la peur (35 %), une diminution de l’alimentation (32 %) et une plus grande propension à aboyer ou à hurler (30 %).
Les chercheurs soulignent également que, dans de nombreux cas, il existe un facteur de contagion émotionnelle, c’est-à-dire que les chiens réagissent au chagrin qu’ils observent chez les humains.
Les différences entre les chiens et les chats
Les chats ont la réputation d’être des animaux plus indépendants, mais des symptômes similaires à ceux des chiens ont aussi été observés chez eux lors du décès d’un compagnon et, dans ce cas, une différence plus marquée entre les animaux qui avaient une relation d’affinité et ceux qui n’en avaient pas : cette différence est principalement due au fait que les chats ont tendance à se toiletter mutuellement ou à dormir près les uns des autres lorsqu’ils forment un lien étroit, alors que dans le cas contraire, ils ont tendance à s’ignorer.
En effet, une étude de 2016 sur le deuil chez les chiens et les chats a révélé que les félins sont plus susceptibles d’intensifier les comportements affectueux après le décès d’un compagnon (78 % des chats contre 74 % des chiens). Ils sont également plus enclins à adopter des comportements liés au stress, comme le fait de gratter plus fréquemment les meubles ou les murs, ou de déféquer en dehors du bac à litière.
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Compagnonnage dans le deuil
Statistiques mises à part, il faut garder à l’esprit que chaque animal a sa propre personnalité et réagira de manière différente et imprévisible à la perte d’un compagnon.
L’une des tentations les plus courantes, s’il n’y a qu’un seul animal survivant, est de lui trouver un compagnon de substitution pour qu’il ne soit « pas seul ». Toutefois, les éthologues déconseillent une décision aussi immédiate, car l’introduction d’un animal inconnu dans le foyer ne fera qu’ajouter au stress et pourrait faire mal démarrer votre relation. Il est préférable de leur laisser le temps de s’habituer à l’absence de leur ancien compagnon avant de leur en présenter un nouveau. La durée de cette période d’adaptation peut varier de quelques semaines à plusieurs mois.
Ils rappellent également qu’il est important de donner à l’animal l’attention qu’il réclame, mais sans en abuser afin qu’il ne développe pas une dépendance affective, et de le laisser tranquille si son attitude est plutôt passive ou maussade. Les activités qui le distraient, comme les promenades ou les jeux, sont une bonne option pour combler le vide causé par l’absence de son compagnon avec du temps de qualité. Il est préférable d’établir une régularité pour ces activités afin qu’il intériorise la nouvelle routine de manière positive. Comme les êtres humains, chaque animal de compagnie ressent la perte de son compagnon différemment et pendant une période plus ou moins longue.
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