Tout avait commencé au début de l’année. Et depuis, Silvina n’a jamais perdu l’espoir de retrouver son chien labrador Eku. Il s’était effectivement enfui un après-midi alors que le portail de la maison était resté ouvert.
« Dès que nous nous sommes rendus compte qu’il avait franchi le portail, nous sommes sortis avec ma fille et mon mari. Après quatre pâtés de maisons, nous avons pu retrouver notre chien de berger, qui s’était également enfui. Mais nous n’avons jamais revu Eku. Nous avons alors passé des heures, des jours et des mois dans la rue à le chercher, à diffuser sa photo, à coller des affiches… Mais en vain ».
« Il m’a semblé que cela pouvait être Eku ».
Ainsi, au cours de ces mois de stress et de désespoir, Silvina s’est jointe à différents groupes de défense des animaux de compagnie dans sa région. Toujours dans l’espoir de retrouver son Labrador, qui avait fait partie de la famille depuis qu’il était chiot.
Plus tard, « Dans une publication, j’ai vu un chien au pelage sombre et j’ai pensé qu’il pourrait s’agir d’Eku. Après cinq mois passés dans la rue, tout était possible. J’ai écrit à la personne qui avait publié l’article, je lui ai transmis des photos d’Eku. Cette personne l’a gardé dans un magasin pendant plusieurs jours jusqu’à ce que nous puissions aller le voir. Nous avons dû nous organiser, car le chien ne se trouvait pas dans la même ville« .
Silvina et son mari sont alors partis enthousiastes pour de possibles retrouvailles. Mme Mirta Valdez s’est donc occupée de l’éventuel Eku durant ce temps. En effet, cette femme sauve, réhabilite et adopte des animaux perdus ou errants.
Malheureusement, lorsqu’ils sont arrivés sur place, Silvina a été très déçue de constater que le chien qui les attendait n’était pas Eku. Par ailleurs, pour Mirta, la mauvaise nouvelle était encore plus grave : elle n’avait plus de place pour garder ce chien inconnu chez elle.
« Il ne peut pas rester dans la rue »
« Ramenons-le à la maison, il ne peut pas rester dans la rue » », dit son mari à Silvina.
Ce chien était alors plein de tiques et de puces. Son état de négligence et de malnutrition était donc évident. Pourtant, cela n’a pas empêché le couple de mettre l’animal dans la camionnette et de rentrer chez eux. Ils ne connaissaient pas son tempérament et n’imaginaient pas ce qui pouvait se passer pendant le voyage. Pourtant, l’attitude de l’animal les a laissés sans voix.
En effet, « Quand il nous a vus, il a remué la queue joyeusement. Il s’est laissé câliner, il n’a pas eu peur du tout. Sur le chemin du retour – environ 90 km – il a été vigilant pendant les premiers pâtés de maisons et a observé tout ce qui se passait à l’extérieur. Puis, il s’est détendu et s’est couché sur mes jambes. Il m’a regardé comme pour me dire : « Je pense que ce moment a changé ma vie pour toujours ». Il s’est donc détendu et s’est endormi sous mes caresses jusqu’à ce que nous arrivions ».
Ils l’ont appelé Lucio. Les premiers jours, le chien s’est mis à inspecter tout ce qui l’entourait. Il s’est installé confortablement dans la buanderie pour dormir. De plus, dès le premier instant, il s’est lié d’amitié avec l’autre chien de la famille. Ils ne se sont jamais disputés et se tiennent compagnie.
Silvina suppose que Lucio a dû avoir une famille ou au moins connaître la méchanceté humaine. « Je ne sais pas s’il s’est perdu ou s’il a été abandonné. Mais quelqu’un a dû le frapper ! Lorsque nous levons la main pour demander quelque chose, il est totalement effrayé ».
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