Ce qui devait être un simple moment d’observation s’est transformé en drame irréversible. Le 18 juillet, Andrés Alejandro, 14 ans, a perdu la vie à Barra de Santa Ana, sur la côte du Michoacán, au Mexique. Il se trouvait en famille pour des vacances lorsqu’il est tombé d’un pont dans une mangrove abritant des crocodiles. En quelques secondes, un reptile l’a attrapé. Sa famille, impuissante, a assisté à la scène sans pouvoir intervenir.
La zone en question fait partie des écosystèmes les plus riches du pays. Elle attire chaque année de nombreux visiteurs, venus admirer sa biodiversité. Pourtant, le site ne dispose ni de mesures de sécurité adaptées, ni d’une surveillance constante. Ce manque d’encadrement provoque aujourd’hui une onde de choc bien au-delà de la région.
Le jeune garçon, originaire de Guanajuato, observait la faune sauvage depuis un pont, quand il s’est appuyé sur une rambarde mal fixée. Sa chute a été fatale. Un crocodile l’a entraîné dans les eaux troubles de la mangrove. Des témoins affirment avoir vu l’animal s’éloigner avec un corps, mais aucun reste n’a été retrouvé depuis. Les secours ont lancé des recherches par bateau, sans succès. Des coups de feu ont même été tirés pour éloigner les reptiles, sans résultat.
Un site naturel à haut risque, laissé sans surveillance
La côte du Michoacán abrite le crocodile de rivière, espèce protégée par les lois environnementales mexicaines. Présents dans les marais, les lagunes et les mangroves, ces reptiles occupent un rôle majeur dans leur habitat. Leur conservation bénéficie d’un statut spécial, mais cela ne garantit pas pour autant la sécurité des visiteurs.
Le cas d’Andrés n’est pas isolé. En effet, en novembre 2024, un autre drame similaire a eu lieu à Villahermosa, dans l’État de Tabasco. Cette fois, un homme a été tué par un crocodile en pleine ville, devant des dizaines de témoins. Contrairement à ce qui s’est passé à Barra de Santa Ana, les secours avaient alors pu récupérer le corps.
Face à ces faits, des voix s’élèvent désormais pour exiger une révision des conditions d’accueil dans les zones touristiques naturelles. En effet, plusieurs signalements indiquent que la passerelle où Andrés est tombé manquait de stabilité. De plus, aucun agent n’assurait la surveillance et aucun guide n’accompagnait les visiteurs. Enfin, aucune signalisation claire n’était visible pour prévenir du danger.
Les habitants et les proches de la victime dénoncent une négligence flagrante. Promouvoir un site naturel sans infrastructure solide ni encadrement revient à exposer les visiteurs à un risque constant. L’idée que la nature, parce qu’elle semble paisible, ne présente aucun danger, montre ici ses limites.
À lireUn adolescent de 14 ans décède après s’être injecté un papillon dans le cadre d’un défi viral sur InternetAujourd’hui, les parents d’Andrés restent sur place, dans l’attente d’un corps qui ne revient pas. Ils ne reçoivent aucune réponse concrète de la part des autorités. Pendant ce temps, d’autres familles continuent de visiter la région, souvent sans connaître les risques réels.
Ce drame jette une lumière crue sur le vide réglementaire qui entoure l’écotourisme dans certaines régions du Mexique. Sans action rapide, d’autres accidents pourraient survenir. Et d’autres familles, comme celle d’Andrés, pourraient repartir les bras vides.