La télévision néo-zélandaise a vécu un moment historique cette semaine. Oriini Kaipara, journaliste et présentatrice du JT de la chaîne Newshub Live, a créé la surprise en arborant un moko kauae, le tatouage traditionnel maori porté sur le menton. Ce geste fort a immédiatement attiré l’attention des téléspectateurs et des médias.
Depuis plusieurs jours, la presse locale et internationale relaie l’événement. Les réseaux sociaux s’enflamment. Certains saluent une avancée symbolique, tandis que d’autres s’interrogent. Une chose est sûre : ce journal télévisé ne ressemblait à aucun autre.
Un geste fort pour revendiquer ses origines
Oriini Kaipara n’a pas choisi ce tatouage par hasard. Le moko kauae représente bien plus qu’une simple ornementation. Pour les femmes maories, il incarne l’identité, l’héritage et le lien avec les ancêtres. À travers ce geste, la journaliste revendique ses racines et rappelle la richesse de la culture maorie, présente en Nouvelle-Zélande depuis bien avant l’arrivée des colons.
La journaliste explique d’ailleurs avoir voulu briser un plafond de verre. Pour elle, présenter un journal télévisé en prime time avec un moko kauae dépasse le simple acte esthétique. Il s’agit d’un message destiné à toutes les personnes issues de minorités : rester soi-même ne doit jamais être un frein à la réussite.
Interrogée par le site d’informations Stuff, Oriini Kaipara confie son espoir de voir ce moment marquer un tournant. Elle s’adresse autant aux Maoris qu’à toutes les personnes de couleur qui, chaque jour, luttent pour être acceptées telles qu’elles sont.
Une médiatisation qui bouscule les habitudes
En Nouvelle-Zélande, le tatouage traditionnel maori reste encore trop souvent associé aux stéréotypes ou aux marges de la société. Voir une présentatrice du journal télévisé porter ce symbole en direct bouscule les codes. Habituellement, les grandes chaînes privilégient une image lisse et conforme aux standards occidentaux. Oriini Kaipara, en affichant fièrement son moko kauae, remet en question cette normalisation.
Ce moment ne passe pas inaperçu. Les médias internationaux relaient l’actualité. Les articles se multiplient pour raconter cette histoire singulière. De nombreux téléspectateurs saluent ce geste audacieux. Certains y voient une avancée vers plus de diversité dans les médias grand public.
À lire« Il me reste quelques semaines à vivre » : le journaliste Charles Biétry se livre sans détour sur sa lutte contre la maladie de CharcotLe parcours d’Oriini Kaipara inspire. Son geste ouvre la voie à une meilleure représentation des cultures autochtones dans les médias. Il rappelle que chaque personne peut réussir sans renier ses origines.
La journaliste espère désormais que son passage au JT du soir ne restera pas un simple coup médiatique. Elle souhaite voir émerger d’autres visages, d’autres histoires, d’autres voix. Pour elle, ce premier pas doit laisser place à un changement durable dans le paysage audiovisuel néo-zélandais.