Une mère échappe à un AVC après une séance de chiropraxie : les éléments essentiels à connaître avant de consulter

Comment une mère a échappé de justesse à un AVC ? Conseils et précautions pour une séance de chiropraxie.

Soulever un mal de dos peut sembler anodin pour beaucoup. Pourtant, un cas récent rappelle que la manipulation vertébrale comporte des risques. Carissa Klundt, une Américaine, a failli y laisser sa vie. Après une séance de chiropraxie, elle a été admise aux soins intensifs. La cause ? une déchirure de l’artère vertébrale. Un accident extrêmement rare mais grave. Il soulève une question essentielle : faut-il craindre certaines manipulations ?

Un incident exceptionnel mais non inconnu

Carissa est une mère de famille américaine. Elle consulte un chiropracteur pour soulager ses douleurs dorsales, après un retrait d’implants mammaires. Lors d’une séance, elle entend un craquement au niveau du cou. Elle ressent immédiatement une douleur intense. Elle pense d’abord à une simple élongation musculaire.

Cependant, quelques heures plus tard, ses symptômes s’aggravent. Elle vomit, s’évanouit, et doit être emmenée d’urgence à l’hôpital. Le diagnostic est sans appel : déchirure de l’artère vertébrale. Le risque ? un accident vasculaire cérébral sévère. La jeune femme reste alitée plusieurs semaines en soins intensifs. Elle garde aujourd’hui des séquelles définitives.

Ce genre d’accident n’est pas exceptionnel. En France, en 2019, une étude publiée dans le Journal of Critical Care Medicine relate un cas similaire. Une femme de 34 ans a développé un syndrome « locked-in » après une manipulation cervicale. L’examen médical conclut à un AVC vertébro-basilaire. Le Dr Guillaume Giordano Orsini souligne la complexité de ces incidents : « Il suffit d’une mauvaise manipulation ou d’une malformation pour provoquer une dissection artérielle. » La séquelle peut être irréversible, avec des conséquences dramatiques.

Face à ces risques, Vincent Roche, kinésithérapeute et ostéopathe, préfère rester prudent. Il admet que la déchirure de l’artère vertébrale est une complication possible. Mais il nuance : « Cela arrive-t-il systématiquement ? Non. Et il n’y a pas de preuve formelle. » Selon lui, plusieurs études rétrospectives indiquent un lien entre manipulations cervicales et dissection, mais ces incidents restent très rares.

La majorité des cas surviennent aussi lors d’autres activités : une coiffure, une marche arrière en voiture, ou même un simple mouvement brusque. La dissection artérielle est multifactorielle. Elle peut également apparaître spontanément, chez des personnes prédisposées ou fragilisées.

Faut-il continuer à pratiquer la chiropraxie ? La réponse n’est pas simple

Les manipulations cervicales de « grade 5 », celles qui produisent un craquement, peuvent soulager temporairement la douleur. Cependant, leur efficacité reste discutée. Vincent Roche explique : « Un craquement a un effet neurophysiologique qui peut calmer la douleur. Mais, cela vaut-il le risque, même infime, d’un accident grave ? La question mérite d’être posée. » Il rappelle aussi qu’en France, un ostéopathe doit obligatoirement consulter un médecin avant toute manipulation. En revanche, un chiropracteur peut intervenir en première intention.

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Une idée reçue doit aussi être dissipée. La croyance selon laquelle on remet une vertèbre « en place » est marketing, pas médicale. Il est important de comprendre que ces manipulations ne « réinstallent » pas une vertèbre déplacée. Cela peut donner une impression de soulagement, mais pas de correction anatomique définitive.

Au-delà du risque technique, le consentement éclairé doit primer. Vincent Roche insiste : « Il faut expliquer clairement les bénéfices, les risques et les incertitudes. » Aujourd’hui, Carissa réclame une meilleure information pour faire ses choix. « Je veux sensibiliser. Je n’aurais jamais cru que cela pourrait m’arriver. »

Ce débat doit aussi faire réfléchir les praticiens. Toutes techniques, qu’elles soient médicales ou thérapeutiques, peuvent présenter un danger potentiel. L’essentiel reste l’examen complet du patient, ses antécédents, ses fragilités. Frédéric Srour, kinésithérapeute, le rappelle : « La technique n’est pas le problème. C’est d’identifier les personnes à risque. » La formation et l’expérience jouent un rôle clé dans la prévention d’incidents graves.

Il est important de souligner qu’en France, la chiropraxie s’inscrit dans un cadre réglementé. Seuls les professionnels diplômés, agréés par les autorités, peuvent pratiquer. Leur protocole repose sur des recommandations strictes, afin de garantir la sécurité de chaque patient.