Depuis sa prise de fonction officielle le 18 mai, le pape Léon XIV attire l’attention par ses décisions symboliques et ses initiatives en faveur du monde du travail. Son premier acte a été la réintroduction d’une tradition vieille de plus de 500 ans : la prime financière lors de l’élection d’un nouveau pontife. En effet, chaque employé du Vatican recevra 500 euros, inclus dans leur salaire mensuel.
Ce geste, suspendu par le pape François en 2021 pour lutter contre la corruption, sera financé par un coût estimé à 2,5 millions d’euros. Cette mesure suscite une satisfaction évidente parmi les employés vaticans.
Ce retour aux traditions et cette générosité renforcent l’image du nouveau pape comme un leader attentif aux besoins des travailleurs. Annoncée juste avant une audience avec le personnel et le gouvernement du Vatican, cette décision vise aussi à resserrer les liens avec les employés. Elle indique une volonté de renouer avec des valeurs anciennes, tout en affirmant une proximité avec ceux qui œuvrent au service de l’Église.
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Plus qu’un simple geste, cette initiative traduit une volonté claire : faire du Vatican un lieu où l’écoute et la considération des collaborateurs comptent. La symbolique est forte, car elle renforce l’image d’un pape soucieux de justice sociale et de dialogue.
Pape Léon XIV : une politique sociale inspirée par l’Histoire

Le choix de ce nom, Léon XIV, n’est pas anodin. Il évoque Léon XIII, pionnier de la doctrine sociale de l’Église. En 1891, ce pape publia l’encyclique Rerum Novarum, dans laquelle il défendait les droits des travailleurs face aux abus du capitalisme naissant. Son insistance sur la justice sociale, la dignité de l’homme et le devoir de l’Église à soutenir les classes laborieuses marquèrent durablement l’histoire. Léon XIV, lui, poursuit dans cette optique. Son objectif : moderniser la gestion des ressources tout en conservant cet héritage.
Les mesures adoptées par le nouveau pape vont dans ce sens. Après avoir suspendu la gratification aux employés du Saint-Siège, il a également instauré des règles strictes pour les responsables de l’Église. Les cardinaux et autres fonctionnaires doivent désormais signer une déclaration attestant de leur probité, notamment en matière d’absence de condamnations ou d’enquêtes en cours.
La réduction de leur salaire de 10 % s’accompagne de règles strictes contre la corruption, notamment l’interdiction de détenir des biens dans des paradis fiscaux ou d’accepter des cadeaux importants. Ces mesures, motivées par l’affaire Theodore McCarrick, illustrent la volonté du Vatican de renforcer transparence et intégrité. Elles montrent aussi une volonté ferme de prévenir tout abus de pouvoir, en alignant la gestion des ressources avec les principes éthiques de l’Église.
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Un changement de cap pour l’Église en Amérique latine
L’un des signes forts de l’action du pape Léon XIV concerne également ses déplacements en Amérique latine. Contrairement à son prédécesseur, il prévoit de se rendre au Pérou, en Argentine et en Uruguay lors de sa première tournée en cette région. Selon le cardinal Daniel Sturla, ces destinations, bien que non initialement prévues par le pape François, figurent dans les souhaits du nouveau pontife. Ce choix illustre une volonté claire d’être plus présent dans cette partie du monde, souvent marquée par des enjeux sociaux et économiques complexes.
Sturla souligne que Léon XIV possède un style plus mesuré, plus réfléchi, proche des valeurs pastorales. Son approche tranche avec celle de François, plus austère et tourné vers l’action globale. Cette proximité avec l’Amérique latine témoigne aussi de la volonté de renforcer l’unité de l’Église, en mettant en avant des leaders dont le sens de l’écoute et le leadership modéré peuvent faire la différence.
Léon XIV apparaît comme un pape fidèle à l’héritage social de l’Église tout en désirant réadapter sa mission aux défis contemporains. Son pontificat semble s’orienter vers un dialogue sincère, axé sur la justice sociale et l’intégrité.