Découverte du profil du conducteur du TGV : que révèle l’enquête sur le suicide à la SNCF ?

Comprendre le profil du conducteur de TGV : une enquête révélatrice sur les conditions de travail et les enjeux psychologiques à la SNCF face au suicide.

Le soir du 24 décembre, à la veille de Noël, le monde ferroviaire a été frappé par une tragédie. Un conducteur de TGV de la SNCF, âgé de 52 ans, a choisi de mettre fin à ses jours en sautant de sa cabine alors que son train filait à pleine vitesse près de Crisenoy, en Seine-et-Marne. Cet acte choquant a non seulement causé la perturbation du trafic ferroviaire, affectant ainsi des milliers de passagers en route pour le réveillon, mais a également révélé des aspects poignants de la vie de la victime.

Découverte du profil du conducteur du TGV : que révèle l’enquête sur le suicide à la SNCF ?

Découverte du profil du conducteur du TGV : que révèle l'enquête sur le suicide à la SNCF ?
Capture Facebook

Un profond drame humain

Bruno, le conducteur décédé, résidait à Saint-Étienne. Ses collègues et amis le décrivent comme une personne généreuse, engagée et solidaire. L’ancien secrétaire syndical de la CGT-Cheminots s’investissait activement dans des combats sociaux. Cependant, derrière son sourire et son dévouement se cachait une souffrance personnelle immense. Père d’un enfant autiste ayant subi plusieurs hospitalisations, il venait également de traverser une rupture amoureuse douloureuse.

Un ami proche témoigne de son état mental : « Bruno, c’était un mec en or mais torturé. Il me disait qu’il n’allait pas bien. Mais je ne pouvais pas imaginer qu’il mette fin à ses jours, surtout dans ces circonstances. » Ce témoignage met en lumière le paradoxe de sa vie : un homme au grand cœur, mais personnellement accablé.

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La sénatrice Cécile Cukierman, qui le connaissait bien, souligne qu’il était « sympathique, posé et combatif. » Pourtant, cette façade publique masquait une souffrance qui n’a jamais été apparente pour ceux qui l’entouraient. Alors qu’il travaillait à la SNCF depuis 1997 et qu’il s’apprêtait à prendre sa retraite, cet événement tragique pose la question cruciale du bien-être psychologique des cheminots.

Un appel à la réflexion

Le suicide de Bruno a révélé de sérieuses lacunes dans le suivi psychologique des conducteurs de train. À leur embauche, ces professionnels doivent passer des tests psychotechniques pour évaluer leurs réflexes et leur résistance au stress.

Cependant, ces tests ne constituent pas un bilan psychologique régulier. Selon Bernard Aubin, secrétaire général de la Fédération indépendante du rail, on ne renouvelle le suivi que tous les dix ans. En cas d’alerte, on juge la procédure pour une réévaluation insuffisante.

Le ministre des Transports, Philippe Tabarot, a clarifié son soutien aux systèmes de sécurité qui ont permis l’arrêt d’urgence du train après le geste tragique de Bruno. Mais sa mention d’éventuelles conséquences plus graves a suscité la controverse parmi les cheminots, déjà profondément affectés par cette perte.

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La SNCF a qualifié cet événement de « terrible drame », et a mis en place une cellule psychologique pour soutenir les cheminots en détresse. La CGT de Saint-Étienne prévoit également un hommage pour honorer la mémoire de Bruno. Ce tragique événement ne doit pas rester sans réponse et devrait encourager un débat urgent sur le bien-être psychologique des conducteurs de train. La protectrice de la santé mentale dans ces métiers à risque doit devenir une priorité.

La perte de Bruno ne devrait pas être seulement un cause à chagrin, mais également un déclencheur pour des changements nécessaires au sein de la SNCF et au-delà.